- Alpes du Sud -
L’affaire de la cimentoplastie discale aura-t-elle raison des interventions au sein du CHICAS de Gap ? Depuis le mois de février, le docteur Gilles Norotte est suspendu de ses fonctions pour avoir opéré une centaine de patients avec la méthode de la « cimentoplastie discale », estimée non valide en France. Une procédure judiciaire est en cours, plusieurs d’entre eux se plaignant de douleurs et expliquant ne pas avoir été prévenus. Au-delà de cette affaire aujourd’hui devant les tribunaux, c’est un conflit de praticiens qui pourrait faire vaciller l’hôpital de Gap. Un conflit qui existe depuis plusieurs années explique dans un communiqué le collectif pour l'Avenir de l'hopital de Gap.
La réintégration du docteur Raouf Hammami décriée
Des praticiens estiment aujourd’hui que le docteur Norotte a été « injustement suspendu de ses fonctions », c’est ce qu’ils expliquent dans une pétition qui a recueilli ce vendredi 1.300 signatures. Elle a été envoyée à la direction du CHICAS et au Centre National de Gestion des Praticiens Hospitaliers, c’est cette structure qui a pris la décision de suspendre le médecin. Les signataires, dont beaucoup de soignants du CHICAS, demandent la « réintégration » du spécialiste et reprochent que le docteur Raouf Hammami ait repris ses fonctions au mois de mars. C’est lui qui avait dénoncé les pratiques de son collègue, il avait été suspendu pour mettre fin à un climat délétère.
« C'est un persécuteur qui a fait la guerre à son collègue, initiateur des débordements »
Si le conseil de discipline doit encore se prononcer, certains spécialistes du centre hospitalier de Gap se montrent inquiets, estimant que le titre de « lanceur d’alerte lui a été abusivement donné par le défenseur des droits ». Une source proche le qualifie même de « persécuteur qui a fait la guerre à son collègue », « initiateur des débordements ». Au final, c’est une « controverse entre deux chirurgiens » qui impacte les soins aujourd’hui. Car les tensions seraient tellement exacerbées que plusieurs médecins ont quitté le service orthopédie depuis cette réintégration. Plus de 15 soignants seraient en arrêt maladie. Un collectif « CHICAS en danger » est en train de se former, inquiet quant à la permanence des soins en traumatologie d’urgence cet été.
Contactée, par notre rédaction, la Direction du CHICAS confirme de nombreux arrêts maladies. Elle souhaite un « retour rapide à une situation apaisée » tout en assurant que « tout est mis en oeuvre afin de garantir la permanence des soins ».
C. Cava Michard