Alpes du Sud : « soit on élimine l’arme nucléaire, soit c’est elle qui nous élimine »

SÉCURITÉ / C’est aujourd’hui qu’entre en vigueur le TIAN, le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires. Un « jour historique » pour Pierre Villard, président du comité du mouvement de la paix dans les Hautes-Alpes et porte-parole pour la France de la campagne ICAN qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 2017

 

- Alpes du Sud - 

 

« C’est un jour historique » pour Pierre Villard. Le président du Mouvement pour la Paix dans les Hautes-Alpes est aussi le porte-parole pour la France de la campagne ICAN. Une campagne en faveur de l’interdiction de l’arme nucléaire, qui a reçu en 2017 le Prix Nobel de la Paix. Un jour historique car c’est ce 22 janvier qu’entre en vigueur le TIAN, le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires. Une entrée en vigueur rendue possible depuis que le Honduras l’a ratifié en octobre dernier, devenant le 50ème pays à passer le pas.

 

Paix rime avec fin des armes nucléaires

Aujourd’hui, 86 pays ont signé ce traité et 130 pays le soutiennent. Un traité qui veut mettre fin à l’armement nucléaire « car il nous menace, il induit un développement du monde inégalitaire avec certains États qui peuvent en détruire d’autres. Ce n’est pas une arme de dissuasion, c’est une arme de domination et de destruction massive », martèle Pierre Villard.

Dans l’article 1 du TIAN, le message est clair : il est interdit d’utiliser, développer, produire, lancer des essais, stocker ou menacer d’utiliser une arme nucléaire. L’article 4 fixe l’objectif d’éliminer complètement les armes nucléaires.

 

« Soit on les élimine, soit ce sont elles qui nous éliminent. À partir de ce vendredi, elles deviennent illégales »

 

Problème ? Dans les 50 États qui ont ratifié ce traité ne figurent pas les pays détenteurs de l’arme nucléaire comme les États-Unis, la Chine, la Corée du Nord ou même la France. Le gouvernement a expliqué que le traité était inadapté au contexte sécuritaire international. La France affirme avoir des responsabilités pour préserver et renforcer la paix et la sécurité internationales. Pourtant, selon Pierre Villard, « cela nous ferait économiser 7 milliards d’euros par an, le gouvernement a doublé les crédits alloués à l’arme nucléaire depuis ces 5 dernières années ». Retrouvez l'intégralité de cet entretien réalisé ce vendredi dans le "8:30" ici.

 

C. Cava Michard