Alpes du Sud : infirmières en cellule COVID, « nous sommes submergés »

SANTÉ / Alors que le pays se reconfine ce vendredi, ces professionnelles libérales interviennent à domicile, volontairement, pour des personnes contaminées COVID-19. Elles font face depuis le mois de mars dernier à une demande croissante… mais pas de matériel

 

- Hautes-Alpes - 

 

Depuis le mois de mars dernier et l’apparition de l’épidémie de COVID-19, leur quotidien en tant qu’infirmière libérale a totalement changé. Elisabeth Robin Ray et Marie-Claire Baridon sont volontaires dans le Gapençais pour prendre en charge des patients atteints de coronavirus à leur domicile. Mais elles doivent aussi faire face aujourd’hui à des demandes de tests PCR pour épauler le laboratoire des Hautes-Alpes. « Nous sommes noyées. Il y a de plus en plus de cas positifs avérés. Notre groupe d’infirmiers dédié COVID-19 est là pour appuyer le laboratoire départemental qui depuis, a embauché trois infirmières supplémentaires rien que pour réaliser ces tests PCR », expliquent-elles. Chaque jour, elles doivent répondre à des demandes de patients de tous les âges, « nous réalisons une dizaine de tests chacune, c’est beaucoup car cela prend beaucoup de temps ».

 

« On se déguise en cosmonaute »

 

 Du temps pour se « déguiser en cosmonaute », ironisent-elles. Surblouse, combinaison intégrale, lunettes de protection, gants, surchaussures, masques FFP2, aseptisation avant puis après les soins… le temps d’intervention est long, « nous travaillons sur nos jours de congés pour ne pas mélanger les patients classiques et les patients atteints de COVID-19 ». Aujourd’hui, elles ne sont plus assez pour faire face à cet afflux. Une problématique à laquelle s’en ajoute une autre : le matériel dont elles ont besoin pour intervenir auprès de patients atteints de coronavirus ne leur a pas été fourni. « Depuis le départ, nous nous sommes débrouillées entre nous pour avoir le matériel, les entreprises nous ont fournies. La CPAM nous avait annoncé que pour la prise en charge de ces patients, ils nous protégeraient. Nous avons eu une dotation d’état de masques une fois par semaine jusqu’à début octobre. Ça a été le seul équipement qui nous a été fourni ». Du matériel qui leur a été fourni par les entreprises, notamment de bricolage. Une situation ubuesque sur laquelle elles tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Retrouvez l'entretien dans son intégralité ici

 

C. Cava Michard