Alpes du Sud : non, les pneus hiver ne seront pas obligatoires au 1er novembre

TRANSPORT / Une publication sur les réseaux sociaux s'est répandue rapidement, donnant de mauvaises informations aux internautes

 

- Alpes du Sud -

 

Vous pouvez ranger vos crics : non, les pneus hiver ne seront pas obligatoires dans les Alpes du Sud dès le 1er novembre prochain. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui une « fake news » qui s’est répandue à toute vitesse cette semaine sur les réseaux sociaux : selon elle, le décret sur la loi montagne signé le 1er juillet dernier obligerait les automobilistes de 48 départements de France à installer des pneus hiver sur leurs voitures du 1er novembre au 31 mars. Et l’amende serait salée selon cette information : 135 euros pour les contrevenants et une immobilisation possible du véhicule.

 

Mais concrètement, ces dispositions sont-elles en vigueur ?

S’il existe bien la loi montagne de décembre 2016 qui donne la possibilité aux préfets de département de déterminer des obligations d’équipements des véhicules en période hivernale, la loi n’a pour l’instant pas les décrets d’application pour entrer en vigueur. Et quand elle entrera en vigueur, cette loi sera limitée. En effet, si l’obligation portera bien sur une période allant du 1er novembre au 31 mars, toutes les communes des territoires ne seraient pas concernées. Ce sera aux préfets d'établir la liste précise des communes. Enfin, un premier projet de décret d'application propose pour les détenteurs de véhicules légers non pas une obligation d'être équipés des pneus hiver, mais la possibilité d'avoir des chaînes à neige comme alternative.

 

« C’est la prime à l’incivilité », J. Giraud

 

Le système est pourtant en vigueur dans d’autres pays, comme l’Italie, la Suisse ou l’Allemagne où les automobilistes peuvent même perdre jusqu’à leurs droits à l’assurance en cas d’accident si les équipements ne sont adaptés. Alors pourquoi la France apparaît comme retardataire ? Pour Joël Giraud, député des Hautes-Alpes et président du Conseil National de la Montagne, le responsable est tout trouvé. Ce sont les « transporteurs routiers » selon lui. Alors que le décret rendant obligatoires les équipements spéciaux selon certaines conditions avait l’approbation des Conseils de la Montagne et de la sécurité routière, les « lobbys de l’insécurité routière » l’ont emporté selon Joël Giraud. Ce dernier a rencontré au début du mois le Premier ministre mais le décret n’est pas signé « et le temps de la concertation pour définir les périmètres concernés est trop court ». Les Alpes du Sud sont donc condamnées, selon le Parlementaire, à subir une nouvelle fois une « gabegie sur les routes ». L’hiver dernier, plusieurs poids lourds s’étaient mis en portefeuille, bloquant les automobilistes plusieurs heures. « C’est la prime à l’incivilité », conclut Joël Giraud.

 

 

C. Michard