- Alpes du Sud -
Elles sont donc trois désormais dans les Alpes du Sud à avoir pris un arrêté municipal interdisant les pesticides : Revest-des-Brousses et Aubenas dans les Alpes de Haute-Provence, et Puy-Saint-André pour les Hautes-Alpes. Trois parmi une liste qui s’allonge chaque semaine en France. Des communes gérées par des majorités diverses, Les Républicains, communistes, socialistes, EELV ou encore La République en Marche, et qui ont poussé le gouvernement a lancé cette semaine une concertation publique sur l’utilisation des pesticides en France. Et notamment cette fameuse distance minimale à respecter entre les habitations et les zones d’épandage de produits phytosanitaires agricoles : 5 mètres pour les cultures dites basses, comme les céréales, et 10 mètres pour les cultures hautes comme les vignes ou l’arboriculture. Des distances « dérisoires » pour certains, comme Nicolas Hulot, l’ancien ministre à la transition écologique.
Des arrêtés systématiquement retoqués
Pour autant, ces arrêtés sont pour l’heure autant d’alarmes lancées par les mairies, car ils sont pour l’heure jugés illégaux par les préfectures. L’utilisation des pesticides relève en effet d’un pouvoir de police spéciale confié au ministre de l’Agriculture, qui est le seul habilité à prendre des mesures d’interdiction, de restriction ou de prescription particulière. Après un premier avertissement de la part des préfectures, le dossier se termine donc devant le tribunal administratif. Pour autant, un sondage donne raison à ces irréductibles Gaulois : 89 % des Français serait favorable à une interdiction totale des pesticides d’ici à cinq ans.
C. Michard