- Alpes du Sud -
Les députés des Alpes du Sud interpellent la SNCF et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Quatre parlementaires réunis pour s’opposer à la suppression, dès cet automne, des postes d’agents aux guichets des gares de Pertuis, Digne les Bains, Saint Auban, Laragne-Montéglin et Veynes. Les agents seraient alors remplacés par une équipe d’agents mobiles en poste habituellement à Manosque et Sisteron. Une suppression qui « ne permettra d’assurer qu’une ouverture partielle du service » selon Pascale Boyer et Joël Giraud, députés des Hautes-Alpes, et Emmanuelle Fontaine-Domeizel et Delphine Bagarry, élues dans les Alpes de Haute-Provence. Une restructuration « jamais vue » sur la ligne des Alpes selon Cheminots FO. Les gares de L’Argentière la Bessée, Mont-Dauphin et Embrun seraient aussi dans le viseur avec une diminution du service prévue pour 2020. Les parlementaires rappellent ainsi à SNCF Réseau et SNCF Mobilités la loi actuellement débattue au sein de l’Assemblée Nationale sur l’avenir des petites gares avec la garantie d’un service d’accueil aux usagers du rail. Quant à Renaud Muselier, le président de l’hémicycle marseillais, ils reviennent sur le protocole d’accord signé avec la SNCF qui prévoit une offre en nombre de dessertes et en qualité de services.
Qu'avaient promis la SNCF et la Région ?
Janvier dernier : Renaud Muselier et Guillaume Pépy se serraient la main. Car après trois ans où la SNCF faisait le dos rond et les yeux doux à cette région réfractaire plus proche du divorce avec l'opérateur des chemins de fer.
Mais les discussions auront eu du bon, et avec le mois de janvier, la société des chemins de fer est arrivée auprès de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec son lot de bonnes résolutions. Et il faudra les tenir car Guillaume Pépy, PDG, engageait l’entreprise jusqu’en 2023. Quatre ans donc pour parvenir à « un service de transport ferroviaire régional de qualité », applaudissait-on du côté de Marseille, le tout « au juste prix » souligne le président Renaud Muselier. Au juste prix, mais surtout moins cher : en effet, la facture aujourd’hui de plus de 276 millions d’euros passera à 255 millions en 2023. Parallèlement, Marseille s’engageait à prendre à sa charge une part d’investissements de 104 millions d’euros.
Qu’était-il proposé aux 100.000 clients quotidiens de la région ?
Tout d’abord plus de régularité des trains : actuellement à 82 %, l’objectif de parvenir à 90 % d’ici 2020 est affiché, alors qu’en parallèle le nombre de trains supprimés pour causes internes doit être inférieur à 1 %. Autre enjeu : l’entreprise le promet, elle veut augmenter son trafic de 10 %. Enfin, point important, c’est le maintien des gares : aucune ne fermera durant toute la durée du contrat. Le roulement des TER devra aussi être coordonné avec les cars régionaux et réseaux urbains.
« L’accord prévoit également des pénalités en cas de non-respect des horaires ou de non propreté des rames », R. Muselier
Et si le contrat n’est pas respecté ? Les manquements pourraient bien coûter chers à la SNCF, avec des pénalités systématiques pour non-respect des horaires ou non-propreté des rames. Un système de bonus-malus est également introduit avec, à la clé, 4 millions d’euros versés par an en fonction des résultats face à l’information des voyageurs et la régularité des transports.
C. Michard