- Alpes du Sud -
L’essence à la pompe fait grogner les usagers, mais aussi les représentants des élus, à l’image de Daniel Spagnou, président de l’Association des Maires dans les Alpes de Haute-Provence. Mais une autre mesure pourrait laisser sur le carreau la trésorerie de TPE et PME du BTP dans les Alpes du Sud. La fin d’un allègement fiscal sur le gasoil non routier, mise en place dans le projet de loi de finances dès janvier 2019.
Un sacrifice sur l'autel de l'écologie
Ils voient cela comme un coup de poignard du Gouvernement, sur l’autel de la transition écologique. Dès janvier 2019, le taux réduit de TICPE, taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, sera supprimé sur le gazole non routier. Jusque-là, le gazole non routier, utilisé par les engins de chantier, les engins agricoles ou les trains, bénéficie d’un allègement fiscal. Mais le projet de loi de finances 2019 met un point final à cette mesure. Le Gouvernement explique cette suppression par la fin d’une « dépense fiscale inefficace et peu vertueuse sur le plan environnemental ». Une niche fiscale qui coûterait environ 2 milliards d’euros à l’État chaque année. Sa suppression lui permettrait d’engranger 900 millions d’euros.
50 % d'augmentation
Tout le monde n’est pas concerné. Et certains seront épargnés comme les entreprises ferroviaires, les exploitants agricoles ou bien encore les véhicules utilisés sur la circulation publique, comme les taxis ou les transporteurs routiers. Par contre, d’autres passeront à la caisse dès le 1er janvier prochain : les entreprises du bâtiment, des travaux publics et de production de matériaux. Et la note s’annonce salée… de un euro le litre de gasoil non routier actuellement, ce sera 50 à 60 % d’augmentation. Une augmentation brutale pour Lionel Para, président du syndicat des carriers des Hautes-Alpes, trop rapide.