Alpes du Sud : clap de fin pour la Grande Traversée des Alpes ?

TOURISME / Cette association créée sous l'impulsion de l'État en 1971 pour développer l'offre d'itinérance est menacée de disparition. Avec elle ses marques. En cause : le désengagement financier de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui demande également le remboursement de 120.000 euros de subventions

 

- Alpes du Sud - 

 

Les noces auront duré 47 ans, mais le mariage semble aujourd’hui prendre fin entre la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Grande Traversée des Alpes. Une association créée sous l’impulsion de l’État et des collectivités en 1971 afin d’organiser, développer et valoriser l’offre touristique en itinérance à travers les Alpes. Car à l’époque, il fallait faire face à la toute-puissance des sports d’hiver. Cette offre alternative est donc approuvée, et soutenue financièrement par les régions PACA et Auvergne Rhône Alpes. Cinq grands itinéraires à pied, à VTT ou en vélo électrique sont déployés sur le territoire des Alpes du Sud, et deviennent de véritables marques. Des marques menacées de disparition, suite au désengagement de Marseille.

 

Un "double arrêt de mort" pour la GTA venant de Marseille

Plus que 48 heures avant le clap de fin pour la Grande Traversée des Alpes ? C’est une crainte voire une certitude pour cette association. Séjours tout compris, idée séjour ou prêt à partir, la GTA est un véritable outil touristique au profit des territoires et permet 17 millions d’euros de retombées directes. Oui mais… ce mardi, elle déposera un dossier de cessation de paiement.

En cause : la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui se désengage financièrement et totalement du dispositif "à hauteur de la cotisation c'est à dire à 78.000 euros", explique Guy Chaumereuil, le président. Mais Marseille exige également le remboursement de plus de 120.000 euros de subventions qu’elle considère comme un trop perçu.

 

"Nous avons proposé un partenariat avec les privés, mais la Région le refuse", G. Chaumereuil

 

L’association ne comprend pas les raisons qui ont poussé l’hémicycle marseillais à se désengager. Certains pourraient avancer la baisse des dotations de l’État. "Nous le comprenons et l'avons même prévu au travers d'un projet de partenariat avec le privé", poursuit le président. Mais fin de non recevoir de la région.

 

La justice se prononcera jeudi, soit sur un redressement judiciaire, soit une liquidation pure et simple. Ce qui ôtera aux territoires des outils touristiques, "ce n'est pas l'associaiton qui est dissoute, mais aussi les marques. Elles seront mises sous séquestre" insiste Guy Chaumereuil. La GTA en appelle donc aujourd’hui aux départements des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence pour interpeller les élus régionaux, et ainsi faire perdurer un peu plus cet écrin de l’itinérance.

 

C. Michard