Alpes du Sud : frappes en Syrie, qu’en pensent vos parlementaires ?

POLITIQUE / Un débat sans vote à l’Assemblée nationale. Après les frappes menées en Syrie par les armées française, américaine et britannique, les députés avaient rendez-vous hier pour débattre du sujet.

 

- Alpes du Sud -

 

C'est l'une des critiques de l'opposition concernant les frappes en Syrie opérées par la France : la décision a été prise sans consulter le Parlement. Une participation à des frappes ciblées contre le programme d’armement chimique syrien qui était au cœur du débat ce lundi, à l’Assemblée nationale et au Sénat, mais aucun vote ne ponctuera cette séance exceptionnelle.

 

Pourquoi le président de la République n'a pas consulté les parlementaires avant d’engager des frappes ?

Selon l’article 35 de la Constution, le président de la République peut engager des frappes sans vote des parlementaires : c’est la déclaration de guerre qui doit être autorisée par le Parlement. Or, lors de ces frappes, aucune déclaration de guerre n’a été faite. En revanche, l’article 35 prévoit que le Parlement doit être informé par l'exécutif dans un délai de trois jours après tout engagement des forces militaires françaises. Enfin, pour prolonger une intervention dont la durée excèderait quatre mois, l'autorisation du Parlement n'est pas nécessaire.

 

Qu’en pensent vos parlementaires ?

Dans les Hautes-Alpes :

Pascale Boyer, députée (LREM) : « il fallait sanctionner cette violation répétée du droit international. »

« Les différentes tentatives politiques et diplomatiques ayant échoué, et devant la persistance de l'utilisation du régime syrien d'armes chimiques, il fallait sanctionner cette violation répétée du droit international. La ligne rouge a été franchie avec le maintien d'un programme chimique clandestin et l'emploi répété et délibéré de l'arme chimique contre les civils. Cette intervention ne fait pas entrer dans une logique d'escalade, mais pour éliminer Daech en Syrie, pour renforcer l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations civiles et pour que la Syrie retrouve la paix, les négociations diplomatiques et politiques continueront. »

Joël Giraud, député (LREM) : « ces frappes sont légitimes. »

« Quand un régime se met hors la loi en utilisant des gaz contre la population interdits par les conventions internationales, il n’y a pas d’autres solutions. Les cibles étaient choisies et permettent désormais de laisser la place à la politique. La réaction de Vladimir Poutine est moins virulente qu’elle n’aurait pu l’être, preuve du caractère ferme, mais mesure de la réaction internationale. »

Patricia Morhet-Richaud, sénatrice (LR) : « une attaque chimique ‘avérée’ ne pouvait rester sans réponse. »

« Si cette action ne solutionne pas le problème de fond de la Syrie, une attaque chimique ‘avérée’ ne pouvait rester sans réponse. C’est pourquoi, tout doit être mis en oeuvre pour que cessent les combats dont est victime la population civile sans perdre de vue que l’objectif est l’éradication de Daëch. Au-delà des frappes ponctuelles, menées conjointement avec les Etats Unis et la Grande Bretagne, la crise en Syrie doit faire l’objet de politiques étrangères convergentes, ce qui aujourd’hui est loin d’être le cas. La France doit donc être un acteur majeur sur la scène internationale. »

 

Dans les Alpes de Haute-Provence :

Delphine Bagarry, députée (LREM) : « je fais confiance au président de la République. »

« L'important est qu'il n'y ait pas d'attaques sur les civils. En espérant que le conflit cesse ainsi que l'utilisation des armes chimiques et que les Nations membres du conseil de sécurité de l'ONU arrivent à une position commune. »

Emmanuelle Fontaine-Domeizel, députée (LREM) : « cette intervention est morale. »

Pour la parlementaire bas-alpine, l’intervention se justifie afin de « protéger une population civile. Elle est légale, car son objet est de mettre fin à l'utilisation d'armes proscrites par les conventions sur les droits humains. Enfin, elle est légitime, car l'escalade dans l'utilisation d'armes de destructions massives est à éviter. Il en va du respect de la dignité humaine et c'est aussi la mission de la France que de préserver ces principes. Il faut une politique forte et unie sur le sujet. Je participerai à cette discussion en gardant en tête, à chaque seconde, que derrière les enjeux de pouvoir inutiles, des femmes et des hommes sont au premier rang des victimes. »

 

 

A.Cam