Alpes du Sud : mutuelles complémentaires santé des seniors, « le principe de solidarité est ignoré »

SANTÉ / L'année passée, le président de la République annonçait la généralisation de la complémentaire santé aux seniors. Une annonce sous forme de casse-tête dans son application que dénonce la Mutualité Française.

 

- Alpes du Sud -

L'année passée, le président de la République annonçait la généralisation de la complémentaire santé aux seniors. Une annonce sous forme de casse-tête à destination de la FNMF (Fédération Nationale de la Mutualité Française) quand on prend en compte le fait que les seniors sont les plus gros consommateurs de soins.

En effet, selon une note de 2010 du Haut Conseil pour l'Avenir de l'Assurance Maladie, on peut constater qu’une personne de 75 ans consomme environ 6.000 euros de soins par an, contre environ moins de 2.000 euros pour une personne de 45 ans. Un casse-tête puisque le texte du gouvernement fixe le tarif applicable pour les personnes de 75 à 79 ans ne pouvant pas dépasser les 103 euros par mois. Mais dans la pratique, et toujours selon cette note, ces mêmes personnes devront débourser entre 100 et 120 euros par mois. Si l'on y ajoute des frais de gestion d'au moins 10%, on sait qu'une complémentaire santé à 75 ans ne peut être facturée à moins de 130 euros par mois sans mettre l'assureur en difficulté financière. Une situation dénoncée par la Mutualité Française, auquel s’ajoute maintenant le refus du dispositif de la labellisation des contrats seniors.

 

« Un label déconnecté des besoins de l’assuré »

C’est ainsi que le président de la Mutualité Française des Hautes-Alpes, Denis Philippe, décrit la proposition du gouvernement. Une proposition sous forme de labels qui tente à segmenter en trois paniers de soins les remboursements aux malades. « Ces labels ne comportent aucun des services que les seniors plébiscitent (…) par exemple ils prévoient de couvrir l’orthodontie dont les seniors n’ont pas particulièrement besoin alors que l’aide aux aidants ou l’implantologie ne sont pas pris en compte », explique Denis Philippe.

Si le gouvernement propose une baisse de 1% des taxes des contrats santé, la Mutualité Française précise, non sans amertume, que cela représente une aide mensuelle « oscillant entre 0,40 et 1,30 euros. »

 

Refus du label et contre proposition :

Constatant « l’inefficacité des 10 milliards d’euros » que les dispositifs d’aide à la complémentaire santé coûtent à l’État et à l’assurance maladie, Jean-Paul Benoit, président régional de Mutualité propose de mettre en place un autre levier. S’appuyant sur le dispositif  CMU / ACS, - l’ACS est réservée aux personnes dont les ressources sont légèrement supérieures au plafond d’attribution de la CMU. Ndlr-,  qui couvre plus de 5 millions de personnes, pour un coût de plus de 2 milliards d’euros. « Si ce dispositif était appliqué aux 4 millions de personnes à protéger, toutes catégories confondues (…)  le coût total serait de moitié pour l’État. »

Pour Jean-Paul Benoit, Il serait possible grâce à cette proposition « de répondre à la totalité des besoins en dépensant moins sans discrimination (…) le dispositif pourrait prendre la forme d’une aide en fonction des ressources, sur le modèle des allocations logement et de la suppression des 15% de taxes pour tous les contrats santé. »

 

Le député PRG des Hautes-Alpes, appelé en soutien

Dans ce contexte la Mutualité Française a fait appel au parlementaire des Hautes-Alpes, Joël Giraud, qui a fait part de « son soutien en préparant pour la rentrée un point à l’attention de la ministre des Affaires Sociales et de la Santé, Marisol Tourraine. »

Denis Philippe, président de la Mutualité Française au micro d'Alpes 1 :