Alpes du Sud : députés absents, une indignation un peu rapide ?

POLITIQUE / Depuis mardi matin et cette photo montrant une assemblée désertée, qui a fait le tour des réseaux sociaux avec un sous-titre « ça ne peut pas ne pas poser question », un déchainement sur fond de tous pourris refait surface. Alors les députés avaient-ils mieux à faire ? Alpes 1 vous répond.


- Alpes du Sud -


Dans une période où il est souvent de bon ton de tirer à vue sur les élus, l’histoire de l’hémicycle en parti déserté par les députés ce lundi lors du vote de l'article 1 de la révision constitutionnelle prévoyant l'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution, a été du pain béni pour rentrer dans le moule de la consternation à bas prix.


76% de l'ensemble des députés absents

Si de très nombreux députés avaient laissé de côté les bancs de l'Assemblée nationale, (441 élus absents sur les 577 parlementaires que compte l'hémicycle), pour beaucoup le lundi est un temps accordé à leur circonscription, réservant leur présence à Paris du mardi au jeudi. Car le métier de député ne consiste pas seulement à faire de la figuration devant les caméras de LCP, mais consiste aussi à répondre aux demandes des associations, de recevoir des électeurs dans leur circonscription.

Enfin, accessoirement, le vote de lundi soir n’était qu’un vote intermédiaire. Le projet de loi lui-même devait être voté solennellement ce mercredi, avec la suppression d’un article relatif à l’impossibilité de dissoudre l’Assemblée Nationale pendant l’état d’urgence.


Des députés dans les Alpes du Sud qui n’avaient pas piscine …

Si Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes figure bien dans les registres de présence à l’Assemblée, elle n’était pas la seule à arpenter les couloirs de l’assemblée.

Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes était lui aussi sur Paris ce fameux lundi, présent lors de l’examen du texte, il a apporté son soutien au vote de l’article 1, concernant l’état d’urgence.

Christophe Castaner, député PS des Alpes de Haute-Provence, quant à lui si le lundi rime avec rencontre avec les électeurs de sa circonscription, le jour de l’ouverture des débats, le vendredi 5 février, il aura siégé dans l’hémicycle jusqu’à la clôture des débats, avec un retour sur Paris mardi et une participation aux débats jusqu’à la clôture vers 1h30.

Seule vraie interrogation sur le sujet, l’agenda de Gilbert Sauvan. Le député et président du conseil départemental des Alpes de Haute-Provence, qui reste un sujet délicat dans la mesure où sa santé reste fragile, l’obligeant régulièrement à se concentrer sur son territoire, plus qu’aux questions de l’assemblée.

Alors si la vie politique est de plus en plus traitée sur le mode unique du « tous pourris », rappelons aussi que les élus font aussi parfois leur travail, à l’Assemblée et sur leurs territoires. La vigilance citoyenne et journalistique, nécessaire bien sûr, mérite parfois recul et retenue afin de ne pas tomber dans ce qui semble être des évidences, parfois un peu montées en épingle.