Alpes du Sud : une réforme des retraites indigeste pour le Front de Gauche

POLITIQUE / Le parti appelle à la mobilisation dans les Alpes du Sud le 10 septembre prochain pour s’opposer à ce projet « double peine »

Alpes du Sud - Le projet de réforme des retraites, présenté fin août dernier par le gouvernement, a du mal à trouver des soutiens, y compris dans les Alpes du Sud. Et après les syndicats, c’est désormais aux partis d’appeler à manifester le 10 septembre prochain. Le Front de Gauche fera partie du cortège dans nos deux départements. Pour explication, le projet de réforme, c’est une durée de cotisation portée à 43 ans en 2035, la hausse des cotisations vieillesse, et la mise en place en 2015 d’un compte pénibilité.

Une réforme vue comme une double-peine par le Front de Gauche dans les Hautes-Alpes. Retraités et salariés seront mis à contribution : « Il fait en sorte que le complément retraite versé à ceux qui ont élevé plus de trois enfants soit imposable. Tout le monde va être mis à contribution, y compris les salariés et les employeurs, mais j’ai l’impression qu’elle ne sera pas définitive et qu’il faudra y revenir dans 3-4 ans », regrette Jean-Claude Eyraud, conseiller municipal d’opposition à la ville de Gap, du Front de Gauche.

L’élu avance d’autres solutions à ce projet : récupérer les 80 milliards de fraudes, supprimer les exonérations de cotisations sociales patronales ou encore changer la contribution patronale. « La cotisation patronale est basée sur le nombre de salariés dans l’entreprise alors qu’il faudrait créer une contribution sociale sur les revenus financiers des entreprises », explique t-il sur Alpes 1.

Le Front de Gauche dans les Hautes-Alpes appelle donc à descendre dans les rues le 10 septembre prochain à Briançon et Gap. Tout comme le Parti de Gauche dans les Alpes de Haute-Provence. « On nous cache tout on nous dit rien », c’est un peu le discours de Jean-Louis Pin, secrétaire départemental. A l’argument : les retraites sont déficitaires à cause d’un déséquilibre entre travailleurs et retraité, il rétorque faux. « Il n’y a pas de problème démographique. Les enfants du baby boom partent massivement en retraite, c’est vrai qu’actuellement le problème démographique se pose. Mais dans les années 2030, il va s’inverser », explique t-il sur Alpes 1.

Quant au déficit : une goutte d’eau. « Le déficit de la branche retraite représente moins de 3 % du PIB. Si un pays riche comme le nôtre n’est pas en capacité de prendre ce déficit en compte, c’est vraiment désespéré ».

Pour le représentant du parti, cette réforme encouragerait également le marché juteux des retraites complémentaires. « Quelque part, on encourage à capitaliser avec cette baisse des revenus », insiste t-il. Et l’histoire n’étant qu’un éternel recommencement selon JLP, l’absence d’augmentation de la CSG n’est qu’un écran de fumée : « 1993, 1995, 2003, 2008, aujourd’hui… on y revient encore, c’est quelque chose de récurrent. Et le passé nous donne raison », avance t-il.

Seul point positif de cette réforme pour le Parti de Gauche : le compté pénibilité jugé « indispensable ». Mais qui mettrait en exergue des mesures compensatoires « dérisoires » pour les femmes qui ont pris des congés maternité.