Otage au Nigeria : les Alpes de Haute-Provence autour de la famille Collomp

Francis Collomp, dont la famille réside dans le Verdon, est retenu en otage depuis 101 jours. Le groupe qui a revendiqué l’enlèvement, Ansaru, se veut proche d’Aqmi

Alpes de Haute-Provence - Un comité de soutien vient de voir le jour dans les Alpes de Haute-Provence, après le rapt d’un ingénieur français en décembre dernier. C’était au Nigeria par un groupe islamiste. Francis Collomp, originaire de Saint-Julien du Verdon, était en mission dans le pays.

19 décembre 2012 : c’est le jour d’anniversaire de Francis Collomp. Cet ingénieur français vient d’avoir 63 ans, il est en mission au Nigeria pour son entreprise de développement durable,  la société Vergnet. Là bas, il travaille sur le chantier d’une ferme éolienne dans l’Etat du Katsina. Triste coïncidence : c’est donc le jour de son anniversaire qu’une trentaine d’hommes armés force l’entrée de l’entreprise. Un agent de sécurité et un voisin sont tués lors de l’assaut, Francis Collomp, lui, est pris en otage.

Les agresseurs se revendiquent du groupe Ansaru, un mouvement proche d’Aqmi, Al Qaïda au Maghreb Islamique. Il s’agit d’un groupe créé en juin 2012 et seulement constitué de quelques dizaines voire centaines de combattants. Faible effectif, et pourtant, le groupe est très actif, il a déjà signé plusieurs attaques contre des bâtiments officiels dans le pays. L’enlèvement de l’ingénieur français est immédiatement revendiqué par Ansaru, pour dénoncer l’intervention annoncé de la France au Mali et l’interdiction du port du voile intégral en public.

Un groupe qui semble sans pitié puisqu’en mars dernier, Ansaru a revendiqué l’exécution de sept autres otages en mars dernier, qu’ils détenaient au Nigeria. L’inquiétude de la famille Collomp est d’autant plus grande. « Le Quai d’Orsay m’assure qu’il est en vie, on attend des nouvelles plus récentes qu’une vidéo qui aurait été tournée à la fin du mois de décembre », témoigne le frère de Francis, Denis Collomp, au micro Alpes 1.

Alors que l’opinion publique semble parfois plus sensible au sort d’autres otages, certains ont oublié que cela fait 101 jours que Francis est détenu par ses ravisseurs. Ce qui lui a valu il y a quelques semaines le pseudonyme « d’otage oublié » par les médias nationaux. C’est pour cette raison qu’un comité de soutien a vu le jour vendredi. Son objectif : récolter le plus de signatures possibles pour prouver qu’on pense à lui. « Dans le contexte, c’est vrai que cet homme de 63 ans qui a une partie de sa vie derrière, par rapport à des enfants, on en parle beaucoup moins », explique Denis Collomp.

A noter que déjà en 2011, les Alpes de Haute-Provence s’étaient mobilisés pour Stéphane Taponier. Journaliste détenu pendant 18 mois en Afghanistan. Sa famille habitait Reillanne.