Les débats vont porter principalement sur « la régulation » du nombre de loup, espèce protégée par la Convention de Berne et la directive européenne Habitats. Les éleveurs exigent une croissance nulle du canidé, alors et que les associations de protection de la nature semblent vouloir une croissance de 10%.
Parmi les pistes examinées par le CNL, « une variable d’ajustement », pour les éleveurs en cas d’attaques même si la priorité pour le Gouvernement est de protéger les troupeaux et de renforcer les moyens de défense. En cas de présence du loup autour du troupeau, l’éleveur sera autorisé à tirer le canidé avec un fusil de chasse. Autre nouveauté : les associations de chasseurs pourraient être appelées à soutenir les éleveurs ayant fait l’objet d’attaques. Le prélèvement de canidé devrait de facto être revu à la hausse.
Les tirs d’effarouchements, délivrés par les préfets et souvent attaqués par les associations de protections de l’environnement, ont montré leur limite. L’année dernière, 139 autorisations de tirs d’effarouchements ont été délivrées, alors que le nombre de loup est évalué à 250 sur l’ensemble du territoire.
Parallèlement, le Gouvernement devrait de nouveau réaffirmer sa farouche opposition à l’idée d’une zone tampon, où le loup serait Persona non grata, alors que le Sénat a adopté le 30 janvier dernier (en première lecture) un texte de loi (portée par Alain Bertrand, sénateur de Lozère) qui prévoit « une zone de protection renforcé contre le loup ». Ce texte qui n’a pas encore été examiné à l’Assemblée Nationale, suscite déjà la polémique dans les Alpes du Sud.
Ce texte, qui est une « aberration » pour les
pro-loups et pour les syndicats Jeunes Agriculteurs (JA) et Fédération
Nationale Ovine (FNO), a pourtant été salué par la Coordination Rurale (CR), syndicat agricole
indépendant. Mais également par des parlementaires
et des élus des Alpes du Sud, comme le maire UMP de Sisteron Daniel Spagnou qui « se félicite
de l’initiative de son ancien collègue parlementaire » ou encore le sénateur PS des Alpes de Haute-Provence,
Claude Domezeil. « Ce texte va dans le bon sens », estime par
exemple, Pierre Bernard-Reymond, sénateur des Hautes-Alpes.
« Outre leur caractère illégal, vis-à vis de la réglementation européenne, ces zones déplaceraient le problème sur d’autres zones où la présence du loup serait libéralisée », affirme Christophe Castaner, député-maire des Alpes de Haute-Provence. « Ce texte constitue une aberration sur le plan biologique comme sur le plan juridique », a dernièrement réagi dans la presse Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE).
Peut-être, seul point d’accord, le Gouvernement devrait « simplifier » à l’avenir les démarches administratives d’indemnisations pour les éleveurs victimes d’attaques. En 2012, le loup a fait 5 000 victimes sur le territoire (un chiffre qui a quadruplé en quatre ans), essentiellement comptabilisées dans les Alpes du Sud.