D’antan chassés, ils sont aujourd’hui assez bien acceptés par les habitants et les éleveurs mais le danger principal demeure, à savoir celui du risque d’électrocution et de collision avec les fils électriques. Huit cas dans le Verdon ont été relevés depuis 1999 : trois aux abords de lignes à très haute tension (gérées par RTE, Réseau de Transport d’Electricité), trois sur des lignes de moyenne tension et deux par collision. Les cas restent donc relativement rares comme l’explique à la radio Alpes 1, Sylvain Henriquet, responsable pour la Ligue pour la Protection des Oiseaux, la LPO, du programme vautour : « A priori les vautours n’ont pas de raison de venir se poser sur un poteau de ligne à moyenne tension, si proche du sol. Dans les cas observés cet hiver, la ligne passe au dessus d’une prairie où il y avait apparemment un cadavre, il est donc possible qu’ils se soient posés là pour ensuite aller manger ».
Les dispositifs mis en place pour les protéger sont nombreux : contre la collision avec les fils électriques d’abord, des firefly, autrement dit des petites plaques colorées, sont suspendus en alternance, sur les trois fils de la ligne, tous les dix mètres. Contre l’électrocution ensuite, plusieurs procédés sont utilisés : l’installation de gaines isolantes au niveau du poteau de part et d’autre du fil, de barres verticales qui empêchent les oiseaux de se poser ou encore la mise en place de perchoirs surélevés.
Ces travaux constituent la troisième tranche de sécurisation dans le Verdon et sont le résultat d’une étroite collaboration entre ERDF et la LPO. La ligue fournit une cartographie précise des zones sensibles, ERDF s’engage de son côté à intervenir dans ces espaces prioritaires dès qu’une victime est découverte. Cette méthode de sécurisation est certes, moins certaine que l’enfouissement des lignes mais démontre son efficacité : aucun corps de vautours fauves n’a été retrouvé là où les travaux ont d’ores et déjà été effectués.