Présidentielles ou législatives : le scénario est écrit, les tendances sont les mêmes, on prend les mêmes et on recommence. Sur chaque circonscription, la gauche s’est imposée, talonnée par la droite. Et en 3ème position, le Front National. Une grande différence par rapport aux législatives de 2007.
Retour en arrière, il y a 5 ans. 1er tour des élections, 1ère circonscription, c’est Henriette Martinez, députée UMP sortante, qui arrive en tête, suivie d’une toute jeune politique socialiste, Karine Berger. 2007, c’est aussi l’année de l’apogée du Modem. Et ça se sent dans les urnes, puisque les électeurs mettent en 3ème homme Jean-Michel Arnaud, sous la bannière du MoDem. Copié-collé sur la 2ème circonscription : Joël Giraud, radical de gauche, totalise 37 % des voix exprimés, devant Alain Bayrou, UMP et Chantal Eyméoud, alors candidate centriste. Ce dimanche, le duel n’a donc pas changé, mais c’est le 3ème parti qui s’est modifié, avec la présence du Front National, qui ne s’impose pas suffisamment pour assurer une triangulaire.
Sur la première circonscription des Hautes-Alpes, le poids de l’UMP est renversé par rapport à 200 : Karine Berger du PS arrive en tête, puis Jean Cointe pour l’UMP et derrière, et avec 14,7 % la Frontiste Elodie Monier, une candidate venant du Var. Focus sur la deuxième circonscription : Joël Giraud, candidat PRG investi par le PS, assoit un peu plus sa place sur le fauteuil rouge de l’Assemblée Nationale pour un possible 3ème mandat. Vient ensuite Chantal Eyméoud, que l’on retrouve sous la bannière UMP, et la grande inconnue de ces élections dans le nord des Hautes-Alpes, celle qui n’a pas fait campagne dans le département, Sophie Briand, du FN.
Autres analyses : les communes. Ce n’est pas une marée rose qui s’est abattue dans les Hautes-Alpes mais une vague bleue marine. Ainsi, Gap, la capitale des Hautes-Alpes, qui avait voté à droite en 2007, a changé son fusil d’épaule : et c’est Karine Berger qui recueille 30,8 % des voix exprimés dans la ville. Derrière elle, l’UMP, puis le Front National. Un ordre d’arrivée des bulletins qu’on retrouve à Briançon, à L’Argentière la Bessée, qui a tout de même voté à près de 60 % pour son maire, à Embrun, qui n’a semble t-il pas confirmé par contre son élue locale Chantal Eyméoud dans les urnes, à Savines le Lac ou encore à Chorges et Aspres sur Buëch.
Certains bastions de la gauche par contre, ne change pas. Et 5 ans après, paraissent toujours aussi convaincu par le vote socialiste. C’est le cas de Veynes, qui fait arriver Karine Berger en tête, puis le Front de Gauche, avec Jean-Claude Eyraud.
Une ville reste ancrée à droite, c’est Tallard, où Jean Cointe qui arrive en tête suivi de Karine Berger puis de la candidate FN.
La grande inconnue de ces élections dans les Hautes-Alpes, ce n’était donc pas l’abstention mais le Front National. Un parti qui pèsera certainement dans les débats de l’entre deux tours.