Perdu au milieu des montagnes du Lubéron, le plus important site de stockage de pétrole en France est entièrement enterré. Tout simplement car avant l’apparition des Alpes, la mer recouvrait ce lieu. Aujourd’hui, le sol est composé de sel, ce qui permet de créer facilement des cavités entièrement étanches. On en compte 28, aussi haute que la Tour Eiffel et aussi large que l’Arc de Triomphe.
Ce site a été créé en 1965, avec le concours financier de Shell, BP, Total et Elf. Il est relié aux raffineries de Fos et Berre dans les Bouches-du-Rhône, mais aussi au Port de Marseille, et aux réseaux internationaux comme la Suisse ou l’Allemagne. Plus de huit millions de mètres cubes sont ici stockés, 50% en pétrole brut, et 50% en produit raffiné : gasoil, super ou fioul domestique. Un stock pour répondre aux crises, sur décision du Gouvernement et après aval du SAGESS, Société anonyme de gestion des stocks de sécurité. Le dernier déstockage a eu lieu en octobre 2010, lors d’une grève dans les raffineries de France et dans le port de Marseille. Les stocks stratégiques de la France sont sollicités en moyenne tous les deux à trois ans. Des stocks, en France, qui correspondent à trois mois de consommation.
Fin 2013, le site Géosel de Manosque, exploité par le groupe français international Géostock, augmentera sa capacité à neuf millions de mètres cubes. Fort de 50 salariés, Géosel est aujourd’hui financé à 53% par Total, 26% par la Compagnie de distribution des hydrocarbures et 20% par la compagnie privée suisse Ineos.