Alpes-de-Haute-Provence – Janice Dauphinat, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle le 12 décembre dernier par la Cour d’Assises des Alpes de Haute-Provence pour double infanticides, s'est pendue entre deux rondes, lundi dans sa cellule des Baumettes (Bouches-du-Rhône). La quadragénaire admise en réanimation à l'hôpital marseillais de la Conception est décédée mardi soir en début de soirée. Elle était incarcérée, depuis près de deux semaines, comme détenue particulièrement surveillée (DPS). « Une autopsie a eu lieu aujourd’hui, jeudi », a indiqué à la radio Alpes 1, une source proche du dossier.
Durant son procès, qui s'est tenu du 12 au 14 décembre à Digne-les-Bains, Janice Dauphinat avait reconnu avoir tué, le 15 mars 2009 à Châteauneuf-Val-Saint-Donat, ses deux enfants, Quentin 5 ans et Noélie 9 ans. Selon une source proche du dossier, Janice Dauphinat était connue comme fragile. Janice Dauphinat avait justifié son geste, car elle voulait protéger les deux enfants de leur père : « J’avais le sentiment de ne pas avoir été entendue par qui que se soit. Je voulais que mon mari soit condamné aux yeux de tout le monde ». Elle avait accusé, dans le cadre de la procédure de divorce en 2007, ce dernier d’attouchements sexuels à l’encontre de leur petite fille. La justice avait classé sans suite la plainte.
Les experts psychologues et psychiatres avaient dressé le portrait « d'une personne vivant complètement dans sa tour d'ivoire », expliquant que « chaque décision qui lui était défavorable la confortait dans le raisonnement que personne ne pouvait et ne voulait la comprendre ». Selon un expert en toxicologie, les enfants sont morts par étouffement. Janice Dauphinat avait reconnu avoir fait absorber à ses deux enfants un cocktail de médicaments dilué dans du sirop de cassis, avant de tenter de mettre fin à ses jours en avalant à son tour de nombreux cachets.
Photo : Maison d'arrêt des Baumettes (Bouches-du-Rhône)