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Alpes-de-Haute-Provence : condamnée à 20 ans de réclusion pour un double infanticide

Jugée depuis lundi, à Digne-les-Bains, Janice Dauphinat âgée de 42 ans, a été reconnue coupable « d’homicides volontaires sur mineurs de 15 ans ». L’accusée a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle

Alpes-de-Haute-Provence - Une mère condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour un double infanticide. La Cour d’Assises des Alpes-de-Haute-Provence a rendu son verdict ce mercredi soir après avoir délibéré pendant deux heures. Jugée depuis lundi, à Digne-les-Bains, Janice Dauphinat âgée de 42 ans, a été reconnue coupable « d’homicides volontaires sur mineurs de 15 ans ». L’accusée a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle.
Durant le procès, Janice Dauphinat a reconnu avoir tué, le 15 mars 2009, à Châteauneuf-Val-Saint-Donat, ses deux enfants, Quentin, 5 ans, et Noélie, 9 ans. Janice Dauphinat, a justifié son geste car elle voulait protéger les deux enfants de leur père, « J’avais le sentiment de ne pas avoir été entendue par qui que se soit. Je voulais que mon mari soit condamné aux yeux de tout le monde ». Elle avait accusé, dans le cadre de la procédure de divorce en 2007, ce dernier d’attouchements sexuels à l’encontre de leur petite fille. La justice avait classé sans suite la plainte.

Durant le procès, le père a présenté son ex-femme comme « une bonne mère mais trop possessive, trop dure et trop rigide ». Entendues comme témoins, la mère et les quatre sœurs de Janice Dauphinat l'ont décrite comme une « étudiante brillante, une bonne épouse et une maman poule ». Les experts psychologues et psychiatres ont dressé le portrait « d’une personne vivante complètement dans sa tour d’ivoire. Chaque décision qui lui était défavorable la confortait dans le raisonnent que personne ne pouvait et ne voulait la comprendre ». Un expert en toxicologie, entendu lundi, a confirmé que l’une des causes principales du décès des enfants était bien un étouffement. Janice Dauphinat a reconnu avoir fait absorber à ses deux enfants un cocktail de médicaments dilué dans du sirop de cassis, avant de tenter de mettre fin à ses jours en avalant à son tour de nombreux cachets. 

« Pour faire ce genre de crime, il faut être conscient de ses actes. Mesdames, messieurs les jurés, vous garderez en mémoire la souffrance de ces deux enfants », a plaidé Me Colette Tartanson, l’avocate de la grand-mère paternelle, partie civile dans le dossier. « Notre cliente a sombré dans le désespoir et c’est le désespoir qui l’a fait comparaitre devant vous. Cette femme exigeante n’est que le masque d’une femme qui a grandi dans un désert affectif », ont expliqué les avocats de la défense, Me Christophe Vidussi et Me Martine Lai, s’adressant à la Cour d’Assises.
« Vous avez fait votre propre justice en accusant les médecins et les services sociaux d’en être là, aujourd’hui »,
a dit l’avocat général, Pierre-Jean Gaury, avant de requérir une peine minimale de 20 ans de réclusion criminelle, précisant qu’il « n’avait jamais siégé dans une affaire d’assises aussi abominable ». Dans un dernier élan de regret, Janice Dauphinat, a demandé pardon, « pardon à mes enfants et aux personnes qui les ont aimés ».