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Le médecin de l'Arche de Zoé assigné par le Tchad devant le TGI de Digne

En 2007, il avait été interpellé au Tchad avec les autres membres de l’Arche de Zoé, alors qu’ils s’apprêtaient à exfiltrer en avion une centaine d’enfants âgés de 1 à 10 ans. L’Etat tchadien réclame à Philippe van Winkelberg 6,3 millions d’euros de dommages et intérêts pour les familles.

Alpes de Haute-Provence - L’affaire de l’Arche de Zoé s’invite au tribunal de grande instance (TGI) de Digne-les-Bains. Vous vous souvenez sans doute de cette histoire qui avait fait beaucoup de bruit en octobre 2007 : des humanitaires français de l’association « L’Arche de Zoé » avaient tenté d’exfiltrer vers la France 103 enfants du Tchad. Des enfants présentés comme des orphelins du Darfour, alors que, d’après l’enquête, une majorité d’entre eux étaient Tchadiens et avaient des parents. L’un des membres du groupe d’humanitaires, le médecin de l’association, est assigné par l’Etat tchadien, qui lui réclame 6,3 millions d’euros de dommages et intérêts. L’audience doit se tenir aujourd’hui (jeudi).

Le dossier concerne le docteur Philippe van Winkelberg, qui exerce à Castellane. En 2007, il avait été interpellé au Tchad avec les autres membres de l’Arche de Zoé, alors qu’ils s’apprêtaient à exfiltrer en avion une centaine d’enfants âgés de 1 à 10 ans.

L’Etat tchadien réclame aujourd’hui à Philippe van Winkelberg 6,3 millions d’euros de dommages et intérêts pour les familles de ces enfants. Son avocate, Maître Davideau, juge cette procédure scandaleuse. Son client est le seul à être assigné, probablement par ce qu’il est « le seul qui leur paraît solvable », selon l’avocate, qui pointe différents vices de formes et juge la procédure « totalement bancale ».

Le médecin Philippe van Winkelberg a, lui, expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) que l’Etat français se serait engagé au moment de l’affaire à garantir le paiement des dommages et intérêts. Ce qui n’était pas forcément l’avis du Premier ministre François Fillon, à l'époque, cité par l’AFP, pour qui il était « hors de question » que le contribuable français « paie (…) pour des erreurs que la France n’a pas commises ».

Le paiement ou non de cette somme importante sera donc jugé aujourd’hui (jeudi) devant le tribunal de grande instance de Digne-les-Bains.

Mais, ce n’est qu’un volet de l’affaire dite de « l’Arche de Zoé », puisque cette expédition humanitaire au Tchad aura aussi des suites pénales. Quatre membres de l’association seront prochainement jugés à Paris en correctionnelle, notamment pour escroquerie, exercice illégal de l’activité d’intermédiaire et pour l’aspect immigration illégale.

Les membres de l’association avaient dans un premier temps été condamnés à 8 ans de travaux forcés au Tchad avant d’être graciés pour que puisse se tenir un procès dans leur pays d’origine, en France.

Photo M6. Philippe van Winkelberg dans le magazine de M6 "66 Minutes", en juin 2011.