-Alpes du Sud-
Le ciel aura bien du mal à reprendre son bleu que l’on nous envie dans les Alpes du Sud, conséquence des mégas feux qui touchent actuellement le Canada. Plus de 3,2 millions d’hectares de forêt ont brûlé depuis le début de la saison, au Canada, soit la superficie de l’Italie. Les masses de fumées dégagées propagent dans l’air des particules, donnant au ciel son aspect voilé depuis quelques jours. Mais plus grave, c’est la pollution de l’air. ATMO SUD place les Alpes de Haute-Provence en état de vigilance ce jeudi pour particules fines et ozone.
D’un côté, l’ozone, de l’autre, les particules fines
Une double pollution de l’air : d’un côté, l’ozone avec des émissions de ce qu’on appelle des « précurseurs ». Le transport routier en est la principale cause. Avec le rayonnement solaire, des réactions chimiques créé l’ozone, polluant secondaire.
Mais depuis quelques jours, c’est à des milliers de kilomètres qu’il faut trouver l’autre origine de notre ciel laiteux : les mégas feux au Canada. Ils propulsent dans l’air des quantités énormes de particules fines, « on a du mal à s’imaginer ce que cela représente en superficie mais cela n’a rien à voir avec les incendies que l’on connait dans notre région l’été », explique Damien Piga, directeur des relations extérieures d’ATMOSUD, « ce sont des mégas feux qui couvrent des superficies importantes et dont les pompiers disent qu’ils sont incontrôlés ».
Des nuages épais de fumée propulsent dans la partie supérieure de l’atmosphère des particules fines, qui peuvent ainsi voyager à des milliers de kilomètres et qui peuvent avoir des effets sanitaires, « plus elles sont fines, plus elles sont dangereuses pour notre santé car elles rentrent plus en profondeur dans notre appareil respiratoire. Les ultra-fines peuvent être franchir la barrière sanguine, circuler partout dans notre corps et toucher tous nos organes », poursuit Damien Piga.
Le vent, seul remède quant à cette pollution
Si les experts ont les yeux rivés au ciel, ce n’est pas que pour son aspect laiteux mais aussi pour surveiller le vent, seul remède quant à cette pollution. Un phénomène tôt dans l’année, provoqué par une catastrophe naturelle aussi éloignée qui interpelle Damien Piga, « ces mégas feux aussi tôt dans la saison sont dus en partie au changement climatique. Les gestes que l’on a localement peuvent avoir des impacts très loin, mais on peut aussi récupérer les conséquences de ces impacts ».
Sachez que normalement, la majorité des particules fines émises dans les Alpes du Sud vient du secteur résidentiel : à 58 % dans les Alpes de Haute-Provence, 65 % dans les Hautes-Alpes.
C. Cava Michard