Alpes du Sud : législatives, entre report de voix et vote blanc, l’issue incertaine

Alpes du Sud : législatives, entre report de voix et vote blanc, l’issue incertaine

POLITIQUE / Dans chaque circonscription des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence, ce sera un duel entre le RN arrivé en tête et le Nouveau Front Populaire.

 

- Alpes du Sud - 

Second tour des élections législatives ce dimanche, ils sont quatre candidats dans les Hautes-Alpes, autant dans les Alpes de Haute-Provence. Des scénarii similaires dans chaque circonscription avec deux blocs qui s’opposent : le Rassemblement National arrivé en tête lors du premier tour et le Nouveau Front Populaire, qui perce dans les suffrages.

Et l’ombre des voix macronistes qui va peser dans les urnes. Car sur chaque circonscription, les candidats de la majorité présidentielle étaient retenus pour le second tour, dans l’option d’une triangulaire. Mais face à la poussée du RN, tous se sont retirés pour répondre aux enjeux d’un front républicain.

 

Des votes pour la majorité présidentielle, véritables réserves de voix pour le second tour

Sur la première circonscription des Hautes-Alpes, la députée sortante macroniste Pascale Boyer aura totalisé 9.318 voix, ce sont 10.338 voix pour Sébastien Fine, sur la seconde circonscription alors que seulement 454 bulletins séparaient le RN du Nouveau Front Populaire. Du côté des Alpes de Haute-Provence, Benoit Gauvan aura pris le premier la décision de se désister et de répondre à l’appel du Président Macron, sans donner pour autant de consignes de vote. Seule indication : sa position personnelle, « pas une seule voix au RN ». Pas de consigne de vote non plus pour Dominique Blanc, qui aura attendu mardi pour se désister, avec là une réserve de 10.162 voix. 

Si certains estiment que ces suffrages iront automatiquement au front républicain, rien n’est moins sûr. Beaucoup de syndicats ou d’élus de gauche ont appelé à voter pour le Nouveau Front Populaire, presque sans surprise. Jean-Yves Roux, sénateur des Alpes de Haute-Provence, aura attendu jeudi et la position de son groupe RDSE pour appeler à voter pour le candidat le mieux placé pour battre l’extrême droite. 

Mais la présence de la France Insoumise dans le Nouveau Front Populaire, et surtout la personnalité clivante de son leader Jean-Luc Mélenchon, n’auront pas rassuré. Plusieurs voix d’élus de droite se sont fait entendre pour un « ni-ni », « ni extrême droite ni extrême gauche », à l’image des maires de Sisteron, Briançon, Manosque ou Forcalquier ou de la candidate du premier tour pour Les Républicains dans les Alpes de Haute-Provence, Sandra Raponi, qui votera blanc. D’autres voix ont par contre résonné dans le silence : Eliane Barreille, présidente du Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence qui indique simplement sur Alpes 1 « pas de consignes de vote », Jean-Marie Bernard, son homologue haut-alpin qui indiquait chez nos confrères du Dauphiné Libéré n’avoir aucun commentaire à faire sur l’étiquette du prochain député, Jean-Michel Arnaud sénateur des Hautes-Alpes qui n’aura pas fait de déclaration ou donner consigne de vote.

 

Les consignes de vote ont-elles une importance ? 

Si les consignes de vote des élus locaux sont un indicateur de leur pensée politique du moment, pour autant, vont-elles véritablement servir aux Alpins au moment de mettre le bulletin dans l’enveloppe ? Rien n’est moins sûr. 94 % des Internautes ont voté « non » à la question du jour posée cette semaine sur Alpes 1 : suivrez-vous les consignes de vote de vos élus locaux ? 

La soirée électorale du second tour de ces législatives sera à suivre en direct sur l'antenne d'Alpes 1 dès 20h avec les réactions des candidats et les résultats dans les circonscriptions, ainsi que sur notre fil info à retrouver ici.

C. Cava Michard