Hautes-Alpes : grève à Vars, "je ne prendrai pas de risques"

Hautes-Alpes : grève à Vars, "je ne prendrai pas de risques"
© Vars

ÉCONOMIE / Déjà impactée par la fermeture de la Forêt Blanche, Vars ne fonctionnera pas ce jeudi, en raison d'un préavis de grève. Le directeur de la SEM SEDEV, Christian Reverbel, regrette ce mouvement mais estime "ne pas avoir le choix"

 

- Hautes-Alpes - 

 

On ne skiera pas ce jeudi à Vars. L’une des plus grandes stations des Alpes du Sud verra ses remontées mécaniques au point mort, alors qu’on est en pleine vacances scolaires. Les employés de la SEM SEDEV ont déposé un préavis de grève. « Quand on me met un préavis de grève sur mon bureau, j’obtempère », réagit Christian Reverbel, le directeur de la SEM SEDEV, qui exploite le domaine skiable de Vars.

 

Des conditions de sécurité qui ne sont pas réunies

La décision de ne pas ouvrir est lourde, mais pas le choix selon lui. Un sondage a été fait auprès du personnel pour estimer le nombre de grévistes, « je ne peux pas prendre de risque alors que je ne sais pas et je n’ai pas le droit de savoir combien de personnes seront en grève, c’est la loi et je la respecte. Mais nous avons fait une réunion de crise et il y a des risques quant à la sécurité que nous ne prendrons pas, surtout au vu de la fréquentation dans la station ». Selon les chiffres avancés par l’exploitant, elle serait occupée à 96 %. Il faut donc être « raisonnable » pour le directeur, mais cela aura un coût : entre 100 à 150.000 euros et surtout une « mauvaise image que nous regrettons ».

 

« La note à rallonge est de plus en plus difficile à accepter », Eric Becker, FO remontées mécaniques

Du côté des syndicats, on estime que « la note à rallonge est de plus en plus difficile à accepter », explique Eric Becker, secrétaire général FO des remontées mécaniques. Ils demandent une revalorisation des salaires et la prime Macron. Mais selon la direction, 13 % d’augmentation ont déjà été accordés depuis quatre ans au personnel, dont 5,8 % seulement pour cette année. Face à la note d’électricité, la SEM SEDEV ne peut répondre favorablement aux doléances syndicales, « nous sommes pris en otage par le fournisseur d’électricité et par l’État » regrette Christian Reverbel.

 

Une facture d’électricité multipliée pratiquement par 10

Le directeur avance des chiffres, « le mégawatt/heure nous coûtait 52 euros avant-hier, il est à 497 euros aujourd’hui. Nous consommons 5.500 mégawatt, faites le calcul ». Au lieu des 286.000 euros de facture, elle est passée à plus de 2,7 millions d’euros, « et il faut payer : j’ai reçu une facture pour janvier de 532.000 euros ». En parallèle, « malgré les annonces, nous n’avons reçu aucune aide de l’État et nous sommes fin février ».

 

« En deux mots, cela ne les regarde pas », C. Reverbel

Autre demande des syndicats : rouvrir la liaison entre Vars et Risoul, la Forêt Blanche. Et là, Christian Reverbel ne mâche pas ses mots, « cela ne les regarde pas. C’est un problème politique avec Risoul, pas un problème de délégués du personnel ».

La SEM SEDEV espère que le personnel estimé en grève sera moindre et que la station pourra ouvrir ce jeudi. Notez que la station de Vars compte 154 saisonniers, 24 permanents et une dizaine de renforts pendant les vacances scolaires.

 

C. Cava Michard