- Hautes-Alpes -
Le ski, un loisir qui ne compte pas les années pour Lisette et Gérard. Originaire de Mulhouse, ce couple de respectivement 95 et 91 ans est un véritable amoureux de la montagne et ne compte pas dire stop au ski. Profitant de l’une des stations les plus enneigées de France, les deux nonagénaires étaient à Puy Saint Vincent, un domaine qu’ils connaissent par cœur à l’instar du nord du département pour ceux qu’on peut clairement considérer comme les plus Haut-Alpins des Alsaciens.
Pour cette première remontée mécanique de l’hiver, le sourire est toujours le même pour Lisette qui a encadré depuis plus de 55 ans des jeunes du Club Alpin de Mulhouse à travers les montagnes françaises mais aussi suisses ou italiennes. Mais, c’est bien à Puy Saint Vincent qu’elle se rend chaque année pour skier avec son mari car leur fils y est moniteur et guide de haute-montagne. Une véritable histoire d’amour de 20 ans avec les Écrins et les Hautes-Alpes en général.
« Les Vosges, c’est bien mais ce n’est pas les Hautes-Alpes », Lisette
Un territoire haut-alpin qu’elle connait comme sa poche après avoir monté la majorité des sommets des Écrins, du Pelvoux ou même de la Meije. À l’époque, la montagne était vraiment un endroit préservé pour Lisette qui ne goûte guère à l’évolution élitiste de la pratique du ski. Par contre, en ce qui concerne le matériel, elle ne dira pas que c’était mieux avant. « En 1945, j’avais des skis en bois sans carres. J’ai fait le Mont-Blanc avec des skis de deux mètres », se remémore hilare Lisette
Une montagne en sursis pour Gérard
Une journée en montagne sans son mari est inconcevable pour la nonagénaire, même si Gérard aime à faire l’éclaireur. Éclairé, c’est ainsi qu’on peut également caractériser son avis sur l’avenir de la montagne. La neige se fera de plus en plus en rare et le dérèglement climatique aura raison de ce sport même si sa petite-fille Tania souhaite suivre les pas de son père en devenant elle aussi monitrice de ski. Une petite-fille de 19 ans qui ne pourrait pas être plus fière de ses grands-parents qui ne savent pas vivre autrement que « tout schuss ».
Seul bémol de cette belle sortie à ski : ils ont été contraints de payer le forfait qui était gratuit jusqu’à cet hiver pour les personnes de plus de 75 ans. Une première pour eux depuis 20 ans.
Le reportage de Thibaut Durand et Christophe Lourenço :