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Hautes-Alpes : la justice face à l’affaire Norotte

JUSTICE / Trois jours de procès à partir de ce mercredi au tribunal correctionnel de Gap pour ce chirurgien gapençais qui a pratiqué la technique "non valide" en France de la cimentoplastie discale sur plus d'une centaine de patients

 

- Hautes-Alpes -

 

La justice face à l’affaire Norotte. Entre 2015 et 2017, l’ancien chirurgien orthopédique du CHICAS de Gap, Gilles Norotte, aurait pratiqué la cimentoplastie discale sur plus d’une centaine de patients.  Cette technique de cimentoplastie discale considérée comme « expérimentale » consiste à injecter une sorte de ciment dans les disques de la colonne vertébrale plutôt que dans les vertèbres. L’utilisation de cette pratique est cependant considérée comme « non valide » en France par la Société française de chirurgie rachidienne et amène donc Gilles Norotte devant le tribunal correctionnel de Gap sur 3 jours à compter de ce mercredi. 

 

« 126 victimes avisées dans la citation donc possiblement présentes lors de ce procès », Florent Crouhy

 

À la suite d’une enquête préliminaire confiée à l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, le procureur de Gap Florent Crouhy a décidé de convoquer devant la justice Gilles Norotte. Une comparution pour l’ancien chirurgien du CHICAS de Gap pour des « infractions de recherches biomédicales sans autorisation et sans consentement commises sur la période courant de janvier 2015 à courant décembre 2017 ». Fait assez rare pour le noter, ce procès en correctionnel s’étale sur trois jours pour l’une des affaires les plus médiatiques des cinq dernières années sur le territoire. Trois jours qui ne sont pas jugés de trop selon le Procureur Florent Crouhy.

 

Cette affaire dite de la cimentoplastie discale a mis à mal l’hôpital de Gap car tout a commencé avec la dénonciation, en 2018, du Dr Raouf Hammami qui a même été reconnu comme « lanceur d’alerte » par la Défenseure des droits. Des tensions préexistantes entre les deux praticiens ont plongé l’établissement dans un climat délétère avec une vague de démissions, d’arrêts maladies et d’annulations d’opérations en février 2021. Depuis, le collectif « Pour l’avenir du Chicas » a été créé face à l’inquiétude de ne pas poursuivre les soins en traumatologie d’urgence à cause de ce conflit interne, même si le doigt des soignants est plus particulièrement pointé sur le Docteur Hammami jugé d’ « initiateur des débordements ». Le calme semble être à nouveau de retour avec les « déplacements d’office » des deux chirurgiens sur un autre établissement après deux suspensions initiales. Aujourd’hui, Gilles Norotte compte bien prouver son innocence devant la justice et démontrer tout simplement qu’il est un bon médecin. Il encourt pour les deux délits qui lui sont reprochés 1 et 3 ans d’emprisonnement ainsi que 60.000 euros d’amende.

 

C.Lourenço