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Hautes-Alpes : le squat "Chez Roger" à Gap évacué

SOCIÉTÉ / La préfète des Hautes-Alpes a accordé le concours des forces de l’ordre pour évacuer ce bâtiment, situé cours du Vieux Moulin. L’opération s’est déroulée « dans le calme » précise la préfecture

 

- Hautes-Alpes - 

 

Depuis le commandement d’expulsion délivré par huissier en juillet dernier, ils avaient encore deux mois pour quitter les lieux. Ce jeudi matin, le squat « Chez Roger » à Gap a été évacué. Depuis l’été 2020, ce bâtiment, propriété du maire Roger Didier située cours du Vieux Moulin, était occupé illégalement. Des migrants étaient notamment accueillis.  L’édile avait alors fait appel à la justice. Le 5 janvier dernier, le tribunal judiciaire de Gap avait ordonné aux occupants d’évacuer les lieux dans un délai de six mois. Au terme, c’est un huissier qui a été mandaté pour signifier un commandement de quitter les lieux. Face au refus des occupants ce dernier, « conformément à la loi » précise la préfecture des Hautes-Alpes, a demandé à Martine Clavel, la représentante de l’État, de recourir à la force publique. Ce qui a été accordé.

 

En septembre dernier, aucune demande de mise à l’abri n’avait été formulée auprès des services de l'État

Ce jeudi matin, l’axe était donc coupé au passage des piétons et cyclistes, des CRS barrant l’accès. « L’opération s’est déroulée dans le calme, six hommes majeurs étaient présents à l’intérieur », précise la préfecture. Les occupants ont pu récupérer leurs biens, ceux qui étaient encombrants sont stockés dans un local. Il leur sera proposé un examen individuel de leur situation administrative, un test de dépistage COVID 19 réalisé par les équipes mobiles des pompiers et de l’ARS et des masques chirurgicaux. Une solution temporaire d’hébergement a été proposée. En septembre dernier, les services de l’État avaient proposé aux occupants de réaliser un diagnostic social. Aucune demande de mise à l’abri n’avait été formulée.

 

Des informations contredites par les occupants de « Chez Roger »

Du coté des occupants de « Chez Roger », on contredit une expulsion dans le calme. Selon eux, un migrant de 19 ans serait aux urgences, blessé au visage par l’ouverture d’une porte. Quant aux six majeurs qui étaient présents, cela ne reflèterait pas la réalité : 25 personnes seraient actuellement à la rue, sans solution d’hébergement. Les demandes de mise à l’abri proposées en septembre ne seraient pas non plus adaptées selon les occupants, puisqu’elles n’auraient concerné que des demandeurs d’asile.

 

De nouvelles précisions de la préfecure ce jeudi soir

La préfecture indique dans un nouveau communiqué que chaque occupant a eu la possibilité de rencontrer les agents de la DDETSPP pour une prise en charge sociale mais aussi des agents de la préfecture pour une analyse individuelle de leur situation administrative. Quatre personnes n’ont pas souhaité de prise en charge, deux demandeurs d’asile en situation régulière sont pris en charge par l’État au titre de l’hébergement d’urgence. Concernant la personne blessée, les services de l’État précisent ce jeudi soir que les forces de l’ordre ont découvert, « une personne présentant une légère blessure et des signes de maladie » L’intéressé a refusé une prise en charge par le SDIS ou une hospitalisation, toujours selon la préfecture.

C. Cava Michard