Hautes-Alpes : l’avortement, un droit conquis à préserver

SANTÉ / SOCIÉTÉ / Le 28 septembre est la journée mondiale du droit à l'avortement

 

- Hautes-Alpes -

 

L’avortement, un droit conquis à préserver. Ce 28 septembre est une date particulière et importante pour le mouvement féministe car il s’agit de la journée mondiale du droit à l’avortement. Un combat qui connait des hauts en Argentine par exemple ou des bas comme en Pologne où l’avortement est toujours interdit. Pendant ce temps-là en France et plus spécifiquement dans les Hautes-Alpes, la législation va dans le bon sens même si c’est lent, voire pénible pour certaines associations. 

 

Des avancées au compte-goutte mais des avancées quand même

Oui, les lignes bougent et les mentalités changent en France. En effet, en 2015, la semaine de réflexion obligatoire a été supprimée ainsi que la notion « d’état de détresse ». En 2020, les députés ont entériné un allongement de deux semaines du délai légal d’IVG mais ça n’a pas été le cas des sénateurs et le texte n’a toujours pas été réexaminé en seconde lecture par l’Assemblée Nationale. Un état de fait qui pousse de nombreuses femmes à avorter à l’étranger, ce qui n’est pas tolérable pour le Planning Familial 05 et sa chargée de développement associatif, Mathilde Mistral. Revendication phare de l’association, les législations européennes concernant le droit à l’IVG doivent être harmonisée par le haut.

 

« C’est un secret de polichinelle ; les femmes voyagent pour avorter et c’est complétement inégalitaire », Mathilde Mistral

 

Plus près de chez nous, le département offre des délais raisonnables d’accès à l’avortement mais à l’instar des autres prestations médicales, tout est concentré à Gap ou Briançon. Le symptôme récurrent des territoires ruraux où la mobilité devient de plus en plus un enjeu vital. « Le département n’est pas couvert de manière égale. Dans toute la partie Buëch-Durance, personne ne pratique d’IVG, que ce soit en milieu hospitalier ou en cabinet médical. Cela pose donc de vrais problèmes pour des personnes qui ont des difficultés de mobilité d’un point de vue physique, financier ou d’âge. Nous, on défend une offre de proximité qui est une condition essentielle d’accès au droit », affirme Mathilde Mistral.

 

La lutte contre les mouvements contestataires

Alors que les idées des mouvements dits « anti-choix » par le Planning Familial 05 se propagent dans le monde et inévitablement en France, les Hautes-Alpes semblent être relativement épargnées, ce qui n’empêche pas l’association d’être vigilante. Le mouvement Civitas, considéré comme catholique intégriste et affilié à l’extrême-droite est ainsi particulièrement surveillé lors de ses apparitions remarquées lors des différentes manifestations.

 

Le reportage de Christophe Lourenço : 

C.Lourenço