- Hautes-Alpes -
C’est une information qu’Alpes 1 vous apprenait dès ce matin : une louve braconnée a été retrouvée pendue à la mairie de Saint-Bonnet-en-Champsaur. A côté de la dépouille, un message tagué sur une banderole.
« Réveillez-vous, il est déjà trop tard »
À 9h ce matin, presque plus aucune traces de cette scène macabre. La louve a été enlevée du parvis de la mairie, tout comme la banderole attachée un peu plus tôt où il était écrit « Réveillez-vous, il est déjà trop tard ». Seuls deux agents de la municipalité s’affairent à jeter des sceaux d’eau et enlever les tâches de sang qui restent encore sur le sol. Un peu plus loin, des Techniciens en identification criminelle procèdent aux premières constatations et prélèvements.
Un animal braconné dans la nuit de jeudi à vendredi
Cette jeune louve a donc été retrouvée tôt ce matin, vers 7h, par la femme de ménage qui prenait son service. À proximité de la mairie, un petit groupe parle à voix basse mais se tait, dès que le micro s’avance. D’autres jouent les étonnés quand on leur parle de cette louve. Une ambiance d’omerta qui s’installe dans cette commune du Champsaur.
L’animal a donc été braconné, certainement dans la nuit de ce jeudi à vendredi. Le maire, Laurent Daumark, précise à Alpes 1 qu’il tenait une réunion hier soir avec ses adjoints au sein de la mairie. L’équipe a quitté les lieux vers 22h30. Le corps du canidé a donc dû être déposé après. « Quand on l’a retrouvé ce matin, le sang coulait encore », explique le procureur Florent Crouhy, témoignant ainsi d’un décès peu de temps avant. Une balle a été retrouvée logée dans le flanc de l’animal. Le parquet de Gap a ouvert une enquête pour destruction d’espèce protégée, les peines encourues peuvent aller jusqu’à 3 ans de prison et 150.000 euros d’amende.
La brigade de recherches de la gendarmerie de Gap et l’Office Français de la Biodiversité ont été co-saisis. Des auditions vont être menées. Notez qu’à la fin de l’année 2015, une chèvre vivante avait été retrouvée attachée aux portes de la mairie de Saint-Bonnet en Champsaur suite à de nombreuses attaques dans le secteur. Volée dans l'enclos d'un agriculteur puis attachée, on pouvait lire sur une pancarte « laissez moi faire ma tome, mort au loup ».
Alors que les tirs de prélèvements ont été suspendus, la FDSEA 05 demande l’action de l’État
Le monde agricole n’a pas tardé à réagir à cette information, notamment René Laurens le président de la FDSEA des Hautes-Alpes. Cet acte est pour lui le signe d’une montée en pression des éleveurs, saturés face à la prédation et déjà sous l’émotion après qu’un éleveur du Queyras ait été convoqué devant la justice en début de semaine. Il devait répondre de blessures involontaires après que ses chiens de protection aient mordu quatre randonneurs cet été.