- Hautes-Alpes -
C’est un prêt exceptionnel d’une durée de dix ans que vient de recevoir la commune de Mont Dauphin. Après Paris en 1999, puis New York en 2003, c’est le village fortifié par Vauban qui accueille, au cœur de la caserne Rochambeau, l’œuvre du Sénégalais Ousmane Sow, « 'Little Bighorn', la dernière victoire indienne ». Cette série constituée de 35 pièces sculptées, selon une méthode propre à l’artiste, représente l’affrontement qui opposa en 1876 les Indiens des Plaines à l’armée fédérale des États-Unis.
Une inauguration en présence de la famille de l’artiste, venue spécialement du Sénégal
« Une bataille dans un fort militaire » une idée lumineuse pour Béatrice Soulé. C’est elle, l’épouse d’Ousmane Sow, qui prend contact il y a deux ans avec le Président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval pour y exposer Little Bighorn. Elle était alors conservée à Dakar au Sénégal, mais le public n’y avait pas accès. Une œuvre monumentale qu’il n’a pas été simple d’amener jusqu’à Mont-Dauphin. Trois semaines avec trois containers ont été nécessaires explique le Président du Centre des monuments nationaux
« Pendant dix ans, les habitants de Mont Dauphin vont être les gardiens de l’œuvre », Bélaval
Car des amateurs d’arts contemporain du monde entier sont attendus. Ousmane Sow, né en 1935 et décédé en 2016, avait fait de la sculpture son métier lorsqu’il avait 50 ans, mais cet art l’avait toujours chevillé au corps.
Ousmane Sow devient, en 2013, le premier noir membre de l’Académie des Beaux-Arts
Huit ans plus tard, Ousmane Sow n’est plus mais son travail continue d’interpeller. Et c’est avec beaucoup d’émotion que son épouse, Beatrice Soulé a « redécouvert » à Mont-Dauphin, Little Birghorn. Cette œuvre monumentale a donc désormais son écrin pour dix ans. Et « maintenant les Sénégalais savent où se trouvent Mont-Dauphin » souligne malicieusement la fille d’Ousmane Sow…
Le reportage d’Aurore Vallauri :