Communiqué :
« École ou Tour de France ? La préfète des Hautes-Alpes a tranché !
De passage dans le département début septembre, le Tour de France a une conséquence inattendue et révoltante : la fermeture de plusieurs écoles coupables d'être trop proches du parcours. Une décision qui confirme que l'éducation devient systématiquement une préoccupation anecdotique face aux ors médiatiques et économiques supposés d'épreuves telles que le Tour ou le Rallye de Monte-Carlo. SUD-Solidaires éducation 05 dénonce cette décision et les conséquences qu'elle engendre pour les enseignant·e·s concerné·e·s, comme pour les élèves et leurs familles.
Nous avons appris avec consternation la décision de Madame la préfète des Hautes-Alpes de fermer certaines écoles, collèges et lycées du département mardi 1er et mercredi 2 septembre 2020, jours de rentrée scolaire. Dans la circonscription Gap-2, c'est par un mail laconique qu'ont été informé·e·s les directeurs·trices d'écoles des horaires du tour de France : « Vous trouverez en pièce jointe les horaires du tour de France du 1er et du 02 septembre 2020. Les Maires concernés par le trajet recevront sous peu un courrier de la préfecture leur indiquant la procédure de fermeture de l'école et de récupération de la journée de classe. »
Ce jour est important tant pour les enseignantes que pour les milliers d'élèves qui découvrent ou retrouvent leur établissement scolaire. Après le battage médiatique orchestré par le ministre de l’Education Nationale autour de l'école à la maison, des écoles ouvertes, des vacances apprenantes, et le prof-bashing qui a suivi, nous apprenons à une semaine des vacances scolaires que des centaines d'élèves et d’enseignant·es du Laragnais, Serrois, Buëch, Dévoluy, Champsaur et Gapençais seront privé·es d'une journée déterminante de l’année scolaire.
Les parents eux-mêmes, qui ont pour certains déjà perdu plusieurs jours de congé suite au confinement et qui ne pourront pas aller travailler non plus ce jour-là pour garder leurs enfants, sont également pénalisés par ce choix.
Une fois de plus, nous constatons que ce sont les intérêts économiques, touristiques et médiatiques qui priment sur l'intérêt des élèves et sur le respect du travail des enseignant·es. Chaque année, des écoles sont dans l'obligation de fermer leurs portes, des collégien·nes sont privé·es un mois durant de l’accès aux installations sportives, pour laisser la place aux pilotes et aux spectateurs du rallye Monte Carlo. Cette année se rajoute à cela le tour de France, et une fois de plus, c’est le service public d’éducation qui doit s’incliner devant le spectacle-marchandise.
Notre syndicat dénonce avec force ce manque de considération. Les journées des mardis 1er et mercredi 2 septembre doivent être, comme prévues dans le calendrier scolaire officiel, des journées travaillées et les élèves doivent pouvoir accéder à leur école et faire, comme tous les élèves du pays, leur rentrée des classes. »