Hautes-Alpes : « le visage du parc sera plus rocheux, avec une accélération des phénomènes climatiques »

ENVIRONNEMENT / Pierre Commenville, directeur du Parc des Écrins, était l'invité du "8:30"

 

- Hautes-Alpes - 

 

Loup et prédation, « j’appelle à l’apaisement pour que les agents puissent faire leur travail dans la sérénité ». Pierre Commenville, le directeur du Parc National des Écrins, était l’invité du « 8 :30 » ce lundi matin sur Alpes 1. Des parcs nationaux qui sont au cœur de toutes les discussions alors que certains naturalistes expliquent que certains gardent se montrent exaspérés par certains éleveurs, et que les éleveurs demandent au gouvernement de pouvoir tirer le loup, y compris dans les zones cœur de Parc. « Nous n’avons pas vécu une année exceptionnelle au niveau des dégâts mais au niveau de l’ambiance dégradée », explique le responsable, « on fait le maximum pour que la protection soit la mieux mise en place possible, et assurer l’accompagnement technique. Il faut prendre conscience de la grande détresse d’une attaque mais aussi dire que la solution est dans le respect, l’écoute et le dialogue ».

 

Les moyens des parcs nationaux devraient être maintenus

Durant l’été, une inquiétude pointait chez les agents du Parc des Écrins : les moyens sont annoncés en diminution, alors que ces dix dernières années, plus de 20 % de baisse d’effectifs avaient déjà été enregistrés, soit 23 postes. « Dans les débats parlementaires, les moyens des parcs deviennent un sujet central et la question de leur maintien fait leur unanimité », explique Pierre Commenville qui se dit donc confiant.

 

« Le visage du parc sera plus rocheux, moins blanc avec une augmentation des risques naturels », P. Commenville

 

Tous les quatre ans, le ministère de la transition écologique publique une évaluation de l’état de l’environnement. Le constat est sans appel : la majorité des neuf seuils est dans le rouge. Empreinte carbone trop élevée malgré une diminution de gaz à effets de Serre de 18 % depuis 1990. Sur 10.000 espèces évaluées, 18 % sont éteintes ou menacées. « Nous faisons aussi ce bilan au sein du Parc », souligne le directeur, alors que le glacier blanc a reculé d’une 60aine de mètres et qu’il a perdu une épaisseur de près de 20 mètres. « Le visage du parc à l’avenir sera plus rocheux, moins blanc et ça s’accélère. En l’espace d’une vie, on voyait une perte progressive. Désormais, c’est d’une année sur l’autre que les changements sont brutaux ».

 

C. Michard