Hautes-Alpes : ils prennent les armes face au loup

AGRICULTURE / ENVIRONNEMENT / Une vidéo a été envoyée aux autorités et à quelques journalistes. On peut y voir neuf personnes armées et encagoulées qui « menacent d’entrer en action contre le loup ».

 

- Hautes-Alpes -

 

« Trop, c'est trop. Aujourd'hui, plus de 600 animaux sont morts sous les crocs du loup dans le 05. Le Front de libération du Champsaur va entrer en action », c’est ce que l’on peut entendre dans une courte vidéo, de 15 secondes, envoyée à quelques journalistes et aux autorités. Encagoulées et armées de fusil et de fourche, neuf personnes posent et menacent d’entrer en action contre le canidé. Ce groupe qui se fait appeler « Front de Libération du Champsaur » tourne cette vidéo devant la pancarte du parc national des Écrins.

Pour Sandrine Hauser, secrétaire générale de la FDSEA 05, cette vidéo n’est pas une surprise :
 

Selon l’association FERUS, il s’agit « d’un simulacre ridicule et pitoyable des manifestations terroristes du FLNC qu’on a pu voir dans le passé ». Elle rappelle que la destruction d’une espèce protégée est un délit, passible de deux ans de prison et, ou de 150.000 euros d’amende. Pour l’association de protection de l’environnement, cette vidéo est « le résultat de l’indifférence des services de l’État face à ces agissements de délinquants, perpétrés depuis des années ». Pour Jean-Marie Bernard, président du Département des Hautes-Alpes et Christian Hubaud, conseiller départemental délégué à l’Agriculture, « les responsables gouvernementaux doivent écouter les territoires ruraux, agir de manière responsable et prendre les décisions qui s’imposent, notamment au regard des événements récents. Faute de quoi, la situation pourrait dégénérer rapidement et conduire à un point de non-retour ». Contactée par notre rédaction, la préfecture des Hautes-Alpes indique que la justice est en charge du dossier. La préfecture assure toutefois que « le désarroi des éleveurs confronté à la prédation est compris. Tout est fait pour accompagner la profession dans le cadre du plan loup ».  Notez également que le préfet référent et le Ministère de la Transition Ecologique « sont informés et attentifs » à la situation dans les Hautes-Alpes.

 

A.Vallauri