- Hautes-Alpes -
C’est un pas en arrière sur une mesure décriée en juillet dernier : l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sur la plupart des routes secondaires en France. Le premier ministre s’est dit favorable à laisser la décision d’assouplir la mesure aux conseils départementaux. Si pour le moment des « précisions et des éclaircissements sur les propos » doivent être apportés par Matignon, comme le demande l’Assemblée des Départements de France et son président Dominique Bussereau, la volonté est là : remettre entre les mains des présidents de Départements le choix de la vitesse. « C’est le retour à une situation plus sereine pour les automobilistes », a immédiatement réagi Jean-Marie Bernard, le président du Conseil Départemental des Hautes-Alpes, qui a toujours été un fervent opposant à cette me qui accueillait ce jeudi à Gap un séminaire de travail autour de François Sauvadet, président de la Côte d’Or, Clément Pernot, du Jura, Jean Deguerry de l’Ain et Marc Gaudet, dans le Loiret. Tous parlent d’un abaissement « incompréhensible » mais n’ont pas forcément le même avis.
« Il est dommage qu’ont ait eu une crise à passer », F. Sauvadet
Pour le président du département Côte d’Or, François Sauvadet, c’est un regret : celui d’être passé par une crise, mais aussi un soulagement, celui de redonner la voix à l’échelon territorial « pour que le Gouvernement se rende compte que le Département existe, qu’il compte et que c’est un échelon de proximité très important ».
« Il aurait dû faire amende honorable », C. Pernot
Le président du Jura, quant à lui, ne voit pas d’un bon œil cette marche arrière gouvernementale. S’il s’est dit opposé à la mesure de juillet dernier, il estime que le premier ministre « aurait dû faire amende honorable et ni plus ni moins que revenir sur sa décision plutôt que de générer de la confusion entre les territoires ».
« Il y a eu gaspillage », J. Deguerry
La voix du président de l’Ain souligne l’absence de concertation lors de la mise en place de la mesure, « on voit très bien à quoi mène un tel amateurisme de la part du Gouvernement ». Une « erreur » qui selon lui coûte chère avec un gaspillage « d’énergie, de temps, d’argent public ».
« Les présidents de Départements savent très bien ce qu’ils ont à faire », M. Gaudet
Marc Gaudet estime, quant à lui pour le Loiret, que ce revirement est inacceptable, notamment de renvoyer aujourd’hui la responsabilité aux élus. « Nous le sommes déjà et il va falloir que l’État aussi soit très ferme en matière de sécurité routière. Notamment quant à certaines conduites à risque, comme le téléphone au volant ou l’alcool et la route ».
Les Hautes-Alpes, sans compromis avec les 80 km/h
Dès juin dernier et l’annonce de l’abaissement de la vitesse, le Conseil Départemental des Hautes-Alpes s’était positionné contre. Un arrêté avait été pris pour mettre fin aux zones à 70 km/h dans le Département. « J’ai toujours dit que cette décision prise unilatéralement par le Premier Ministre à Paris était valable pour des Parisiens sur le périphérique mais qu’elle posait de graves problèmes dans nos territoires ruraux », réagit-il aujourd’hui.
Quant au conseiller départemental élu sur Briançon, Arnaud Murgia, il va demander au président du département de repasser à 90 km/h la RN94 entre Briançon et Gap.
C. Michard