- Hautes-Alpes -
Mattéo Salvini annonce l’envoi de patrouilles italiennes pour surveiller la frontière à Clavière. C’est ce qu’il a fait savoir ce samedi vers 16h30 sur les réseaux sociaux avec quelques photos. Faisant référence à la vidéo qu’il avait postée la veille, il ajoute, « Il n'y a pas d'accord bilatéral Italie-France, écrit et officiel, permettant ce type d'opérations ». « Ce nouvel abus des autorités françaises, qui ont également profité de la bonne foi de notre police, aura des conséquences : nous avons déjà envoyé des voitures de patrouille pour contrôler et surveiller la frontière » termine-t-il.
Ce vendredi, le ministre de l'Intérieur italien a publié une vidéo sur les réseaux sociaux. On y voit un véhicule de la Police aux Frontières qui dépose trois migrants à Clavière. En commentaire de cette vidéo, Mattéo Salvini interpelle Emmanuel Macron, « tourné ce matin à Clavière, sur la frontière Italie-France. Même cette voiture de police française s'est trompée de route ??? Macron, réponds! »
"Une procédure conforme", Préfecture des Hautes-Alpes
Ce vendredi soir la préfecture des Hautes-Alpes a répondu au ministre de l'Intérieur, « cette vidéo montre une procédure de non-admission à la frontière en tous points conforme à la pratique agréée entre la police française et la police italienne ainsi qu’au droit européen ». Sur la vidéo, on peut voir que les trois migrants sont déposés à la démarcation de la frontière franco-italienne sur la RN 94. La préfecture poursuit, « la police italienne n’est pas en capacité de prendre en charge les personnes non admises, de sorte que les forces de sécurité françaises reconduisent ces personnes jusqu’au point de dépose visible sur la vidéo, qui est le seul emplacement sécurisé à proximité immédiate de la ligne de démarcation de la frontière franco-italienne. Les policiers français veillent systématiquement à ce que les non-admis empruntent bien le passage protégé les menant vers la localité située côté italien ».
Un incident le 12 octobre
La semaine dernière, deux gendarmes haut-alpins avaient déposé, en Italie, deux migrants en situation irrégulière alors qu'ils n'avaient pas l'autorisation. La préfète des Hautes-Alpes parlait alors sur Alpes 1 « d'une regrettable erreur » qui pour l'Etat pouvait s'expliquer par l'absence de connaissances des lieux de la part des deux militaires qui « étaient arrivés sur le territoire depuis quelques jours ». Car si le commissariat de police de Bardonecchia avait bien été prévenu de l’opération de reconduite à la frontière, « le véhicule de la gendarmerie n’avait pas vocation à entrer sur le territoire italien », expliquait la préfète.
Mais le Ministre de l'Intérieur italien avait lui refusé les excuses parlant « d'une honte internationale. Laisser les immigrés dans une forêt italienne, dans une zone isolée, sans assistance et sans signalements, ne peut être considéré comme une erreur ou un accident. »
Notez qu'une enquête administrative est ouverte dans ce dossier. Elle est menée par l’IGPN et l’IGGN, les polices de la police et de la gendarmerie nationale.
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A. Vallauri