Hautes-Alpes : [MAJ] Maison Cézanne, les abords de la préfecture évacués à nouveau

SOCIÉTÉ / Des personnes s’étaient installées ce mercredi soir devant la préfecture pour protester suite à l’évacuation ce mercredi de la Maison Cézanne.

 

- Hautes-Alpes -

 

Les abords de la préfecture des Hautes-Alpes évacués ce jeudi matin peu avant 9h, puis à 16h30 pour permettre « l’accès normal » à ce lieu. « Les gendarmes mobiles ont agi avec la consigne stricte de la préfète des Hautes-Alpes, de protéger les personnes vulnérables et tout particulièrement les femmes et les enfants », explique la préfecture. Des personnes s’étaient installées la veille au soir devant la préfecture pour protester dans le calme suite à l’évacuation ce mercredi de la Maison Cézanne à la demande de la mairie de Gap, propriétaire des murs. Pour rapppel, la commune avait saisi la justice. Le 9 août dernier, le Tribunal de Grande Instance de Gap avait refusé d’accorder un délai supplémentaire sollicité par les occupants. Le juge d’exécution confirmait donc la possibilité d’expulsion. Une Française et 16 hommes, tous d’origine étrangère et majeurs, se trouvaient dans le bâtiment. 15 d’entre eux avaient engagé une procédure de demande d’asile. Seule une personne, inconnue des services de l’État, fait actuellement l’objet de vérifications administratives et d’identité. 

 

Une solution d’hébergement pour tous ? « Non » pour le collectif Un Toit Un Droit

Ce mercredi, la préfecture indiquait que « tous auraient une solution d’hébergement ». Des chiffres « mensongers » selon le collectif mobilisé. Selon Un Toit Un Droit, cinq personnes seulement auraient reçu une solution d’hébergement ce mercredi.

En savoir plus : la Maison Cézanne évacuée à Gap, une manifestation devant la préfecture

 

Aujourd’hui la préfecture répond dans un communiqué, et rappelle qu’« il a été proposé à tous ceux qui le souhaitaient un entretien en préfecture afin d’étudier leur situation au regard du droit au séjour et de l’hébergement. »

Ainsi, 13 personnes ont été reçues et « leurs situations examinées. » Toutes sont en procédure de demande d’asile. Pour 10 d’entre elles, des particuliers avaient fourni aux services de l’État une attestation d’hébergement, « des particuliers qui refusent, pour certains, aujourd’hui de les accueillir. » Pour les trois autres personnes, les services de l’État « ont trouvé des solutions temporaires d’hébergement », indique la préfecture. Aucune de ces personnes n’est sans solution à l’heure actuelle, selon la préfecture, « aussi, la poursuite de la mobilisation et de l’occupation du domaine publique n’aurait d’autres fondements que de provoquer des nuisances, voire des troubles à l’ordre public ».

 

« Des femmes et des hommes jetés à la rue,  juste avant la trêve hivernale ! », I. David

 

Alors que la mairie, par la voix du maire Roger Didier, témoignait d'un état de « putréfaction » laissé dans la bâtisse, l'évacuation n'est pas du goût de l'opposition municipale à Gap, notamment d'Isabelle David, du groupe « Tous Capables G.A.U.C.H.E ». Elle dénonce un passage en force « plutôt que la concertation et la mise en œuvre d’une solution négociée avec les associations et les demandeurs d’asile » et se tourne vers la municipalité pour trouver une solution d'hébergement « digne et pérenne pour ces personnes. Elle en a les moyens. »

 

 

A. Vallauri