- Hautes-Alpes -
Il n’y avait pas foule pour accueillir, ce mercredi, Édouard Philippe dans le Champsaur en dehors de la presse, venue nombreuse en espérant pouvoir poser des questions au Premier ministre. Mais au lendemain de la démission du Ministre de la Transition Écologique, Nicolas Hulot, qui lui aussi était attendu dans les Hautes-Alpes, les vannes de la communication étaient verrouillées. Il s’agira de rester à flot, et de parler de l’eau et uniquement de l’eau. Exit donc les problématiques territoriales, malgré les interpellations nombreuses des représentants locaux, dont l’Association des Maires de France (AMF) inquiète face au transfert prochain de la compétence eau et assainissement aux intercommunalités.
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Concernant les sujets comme le loup, l’agriculture, la fièvre charbonneuse et la rentrée économique du gouvernement, il faudra donc repasser.
Édouard Philippe et Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition Écologique et Solidaire.
Un litre sur cinq se perd dans les réseaux d’eau
C’est par un constat que le Premier Ministre a donc ouvert son discours devant un parterre d’élus et de journalistes : les réseaux d’eau en France datent, pour l’essentiel des Trente Glorieuses et « il n’est pas certain que nous ayons suffisamment investi par le passé, et de manière durable ».
Les agences de l’eau entre elles pourront également faire preuve de solidarité, « celles qui auront de la trésorerie pourront consentir des prêts à celles qui rencontrent des difficultés ».
Provence-Alpes-Côte d’Azur, là où le prix de l’eau est moins cher au m3
Avec 3,52 euros le m3, la région est la plus attractive en matière de prix de l’eau. En revanche, le rendement de son réseau potable est l’un des plus mauvais : dans près de 8 cas sur 10, les communes perdent en moyenne plus d’un litre sur cinq litres d’eau potable injectés dans le réseau. Le prix « demeure une préoccupation pour nos compatriotes les plus pauvres ».
L’engagement du Gouvernement envers les consommateurs se tourne également vers la création d’ici fin 2019, d’un centre national de ressources piloté par l’Agence Française pour la biodiversité et « visant à capitaliser sur les bonnes pratiques de gestion des réseaux et à valoriser les techniques ainsi que les solutions d’économie d’eau ».
« Les collectivités seront également aidées dans l’ingénierie », a poursuivi Edouard Philippe. Alors que près de deux tiers des maires et représentants ont fait part d’un besoin d’accompagnement face aux complexités juridiques et financières, ils pourront demain se tourner vers les agences de l’eau.
« Ce travail sur le fond mené sur l’eau est à mon sens bien fait par le gouvernement », R. Muselier
Présent lors de ce déplacement, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, s’est affiché comme un acteur convaincu de la démarche du Gouvernement. Selon lui, les petites collectivités à l’image de Chaillol ne peuvent améliorer et gérer seuls leurs réseaux d’eaux. Ce transfert aux intercommunalités est donc indispensable.