Hautes-Alpes : "Refuge Solidaire" demande l'ouverture d'un centre d'accueil dans le Briançonnais

SOCIÉTÉ / Après l'occupation illégale de la gare de Briançon de dimanche à mardi, avant son évacuation, Joël Pruvot, de "Refuge Solidaire" s'inquiète de la situation alarmante dans le Briançonnais qui voit ses places saturées face à un afflux d'exilés

 

- Hautes-Alpes - 

 

Après l’occupation, après l’évacuation, Joël Pruvot revient sur les évènements qui ont émaillé la ville de Briançon. Dimanche soir, une trentaine d’exilés passe le col de Montgenèvre. Quelques heures plus tard, une autre trentaine de personnes arrive. Et la situation ne fait qu’empirer, explique le membre du Conseil d’Administration de Refuge Solidaire, « il fallait accueillir 120 personnes, on ne pouvait plus gérer cette situation car tous les autres lieux étaient complets ». Car dans le Briançonnais, le Refuge Solidaire est mandaté par la Communauté de Communes du Briançonnais pour accueillir les migrants dans une structure qui possède de 15 à 22 places, « il y a quotidiennement entre 20 et 30 personnes. Actuellement, nous sommes à une cinquantaine de personnes ».

 

« Nous ne pouvions plus gérer la situation, la préfecture et les communes nous ont affiché une fin de non recevoir »

 

Face à cet état de saturation, des contacts ont été pris avec la préfecture des Hautes-Alpes, « nous avons essayé de convaincre des maires d’ouvrir un local d’urgence comme cela se fait pendant les épisodes neigeux pour les naufragés de la route, mais aucune réponse positive ». La décision est alors prise d’occuper la gare SNCF de Briançon, « c’était la seule solution ».

24 mineurs ont été conduits au commissariat de Briançon, pour procéder aux enregistrements et solliciter ainsi la prise en charge par le Conseil Départemental, « mais le premier jour, le commissariat a refusé de les enregistrer. Le deuxième jour, nous avons attendu toute la journée, ils ont été enregistrés, mais rien ne s’est passé. Le 3ème jour finalement, des billets de bus ont été payés par le Département pour les acheminer à Gap ». La mairie de L’Argentière la Bessée a également affrété un car pour conduire « 34 personnes sur Grenoble », quand un certain nombre de migrants ont rejoint par leurs propres moyens Lyon, Paris ou encore Marseille.

 

Refuge Solidaire reproche une action de la préfecture sans concertation

Face à la diminution des effectifs d’exilés, la décision avait été prise mardi par Refuge Solidaire d’évacuer. Mais la préfecture a pris les bénévoles de court, « l’État a cru bon d’envoyer des forces de police pour évacuer ». Mais pour Joël Pruvot, ce genre de situation sera amené à se reproduire, il demande l’ouverture par l’Etat d’un centre d’accueil d’urgence dans le Briançonnais, en concertation avec les associations humanitaires.

 

Joël Pruvot était l'invité d'Au Bout de l'Actu ce mercredi :

 

C. Michard