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Hautes-Alpes : quand le maire de Fouillouse parraine pour la présidentielle F.Asselineau, P.Vincent s’étouffe

POLITIQUE / Alors que les candidats à l’élection présidentielle sont à la pêche aux parrainages, le maire de Fouillouse, Serge Ayache, a déjà fait le choix de soutenir le candidat de l’Union Populaire Républicaine ; un candidat « homophobe » et « réactionnaire notable » pour Patricia Vincent.

 

- Hautes-Alpes -

 

Depuis lundi, tous les élus reçoivent les fameux formulaires de parrainage. Ces derniers doivent arriver au plus tard le 17 mars à 18h au Conseil constitutionnel. Et une nouveauté de taille cette année : ces parrainages sont désormais publics. Ainsi, on apprenait que dans les Hautes-Alpes le maire de Fouillouse, Serge Ayache avait fait le choix de soutenir François Asselineau, candidat de l’Union Populaire Républicaine.

En savoir plus >>> Alpes du Sud : les parrainages de vos élus en direct

 

Un candidat « homophobe » et « réactionnaire notable » pour Patricia Vincent

Pour la conseillère départementale (DVG) du canton de Tallard, Patricia Vincent, c’est « une grande surprise » que de découvrir ce choix. « J’ai toujours pensé profondément attaché Serge Ayache attaché à la démocratie et je respecte toute expression politique à partir du moment où elle ne véhicule pas des discours de haine. » Selon Patricia Vincent, qui espère des explications du maire de Fouillouse,  François Asselineau « n’est pas un candidat neutre qui distille des discours de haine, d’exclusion, doublé d’homophobie notoire. »

Soulignant également que « rien ne peut être neutre en cette période de campagne ou bien Serge Ayache est inconscient ou bien c’est une erreur d’appréciation (…) de plus, je découvre, comme d'autres administrés, depuis quelque temps un maire beaucoup plus politique qu'il n'y paraissait ou qu'il voulait le laisser paraître avec la légère sensation qu'il nous prend parfois pour des imbéciles. »

Autre élément troublant pour la conseillère départementale, « le refus du maire de saluer un élu  homosexuel lors d'une réunion du conseil d'école de Tallard. » Simple coïncidence ? L’élue pose la question tout en ayant quelques doutes suite à ce soutien.

 

Qui est François Asselineau ?

60 ans, fondateur de l’Union populaire républicaine, qui revendique près de 16 200 adhérents. Énarque et inspecteur des finances , ce dernier est issu de la droite classique. Il a fait partie du RPF de Charles Pasqua, même s’il se revendique aujourd’hui comme « ni de droite, ni de gauche ». Il estime être le seul candidat à proposer réellement la sortie de l’Union européenne. Sur la ligne de départ en 2012, il n’avait obtenu que 17 parrainages. Entre-temps son mouvement s’est présenté aux élections régionales (0,9 %) et européennes (0,4 %).

Aujourd’hui, François Asselineau affirme être le seul à vouloir réellement sortir de l’Union européenne et de l’euro. Il qualifie d’ailleurs la construction européenne d’« idée racialiste », voue aux gémonies Bruxelles et Washington. La sortie de l’Europe, dit-il, c’est « la clé pour redonner du sens à notre démocratie et à la République, pour relancer l’économie, protéger nos acquis sociaux, dégager la France de l’Empire qui l’asservit et nous opposer aux dérives guerrières du choc des civilisations ».

Souvent étiqueté à droite, voire à l’ultra-droite, il se définit comme gaulliste et nie farouchement toute accointance avec, par exemple, le militant d’extrême droite Serge Ayoub qui dirigeait, avant sa dissolution, « les Jeunesses nationalistes révolutionnaires ». Un militant avec qui, le 8 avril 2010, il mène une réunion publique au Local 92, à Paris, tenu par ce même Serge Ayoub, alias « Batskin ».  Justifiant par la suite dans le quotidien Sud-Ouest « je ne savais pas du tout où je mettais les pieds et je ne connaissais pas Monsieur Ayoub (…)  J’ai donné ma conférence devant une cinquantaine de personnes, mais nous n’avons strictement aucun lien avec ces groupes. »