- Hautes-Alpes -
A l'entrée de la mairie de Briançon, vendredi soir, il fallait montrer patte blanche pour participer à la réunion publique concernant la présentation du TGV Lyon-Turin. Un cordon d'une vingtaine de policiers filtraient les entrées. Une vingtaine de manifestants d'Europe-Ecologie-les-Verts occupaient l'entrée, avec une banderole où l'on pouvait lire "No TAV". Selon eux, "c'est un projet dépassé, inutile, ruineux, démocratiquement contesté et contre productif pour le Briançonnais. On nous ment sur les chiffres, sur les coûts, sur l'impact, sur le financement", souligne Daniel Ibanez, tête de proue de la contestation.
Un projet écologique, pour moins de camions sur les routes
À la table de présentation, Mario Virano, directeur général de la société Tunnel Euralpin Lyon Turin, a tenté d'expliquer le projet avec l'appui du maire de Briançon Gérard Fromm et du député Joël Giraud. La ligne mixte fret-voyageurs Lyon Turin représente environ 270 kms, 70% en France et 30% en Italie, avec un tunnel de base de 57 kms. Le montant estimé des travaux est de 8,6 millards d'euros. Le tunnel de base va contribuer à un changement significatif pour l'environnement, par la réduction des émissions d'environ 300 millions teq / CO2 par an, grâce au désengorgement de l'autoroute par le transfert sur le rail d'1 million de camions sur les 2,5 millions de poids-lourds qui chaque année traversent les Alpes par les cols franco-italiens.
"Le débat n'est pas de savoir si cette ligne TGV est une bonne ou mauvaise chose, puisque la France et l'Italie ont acté le chantier. Le débat est à présent sur l’aménagement et la desserte de notre territoire", insiste Gérard Fromm. Pour Joël Giraud, il est hors de question de passer à côté de ce projet. "Il ne faut pas louper ce train là. Dans les Hautes-Alpes, on a loupé tous les grands projets ferroviaires : la ligne pour aller à Marseille et Nice notamment ne nous dessert pas convenablement. Aujourd'hui, on a un TGV qui va amener des voyageurs provenant de Bruxelles, d'Amsterdam, de Londres, même de Marseille et également de Venise et des grandes villes italiennes. C'est pour nous la chance d'être raccordés enfin à un réseau ferroviaire international."
Un chantier dès 2017
Les travaux du tunnel, partie italienne, commenceront dès 2017 pour une durée de 7 ans. D'ici là, la gare internationale de Suse verra le jour et il reste ce temps pour trouver les solutions pour se raccorder à ce réseau pour les Hautes-Alpes. "Certes, la gare sera plus loin que Oulx, mais il y aura plus de dessertes. On gagnera en volume ce que l'on perd un petit peu en temps. Il faut que cette étude soit faite, qu'elle soit réalisée et intégrée comme un élément de gestion du Lyon-Turin ferroviaire et c'est vraiment le but de la venue de Monsieur Mirano."
L’Italie et la France ont signé la Convention Alpine en 1991. Le 13 octobre 2016, la 14ème conférence alpine, tenue à Grasau en Allemagne, a renouvelé l'engagement des Etats de l'arc alpin pour une politique de transports durables et orientés vers l'avenir. La ligne Lyon -Turin devrait voir le jour d'ici 2029.