Hautes-Alpes : HLM des Hautes-Alpes, ou quand les logements sociaux sont énergivores

SOCIÉTÉ / Damien Langlet, administrateur de l’OPH 05 mais aussi président de la CLCV des Alpes du Sud (association de défense des consommateurs), dénonce une situation critique au sein des logement sociaux « énergivores » menant à la précarité certains locataires.

 

- Hautes-Alpes -

Quand la question de la précarisation progressive des ménages face aux dépenses d’énergie pour chauffer le logement prend une réelle ampleur dans le débat social, l’administrateur de l’Office Public de l'Habitat des Hautes-Alpes  (OPH 05) Damien Langlet dénonce un manque d’ambition de la part de la présidente de l’office Carole Chauvet.

Si pour l’Insee, 5,9 millions de foyers français seraient touchés par la « vulnérabilité énergétique », soit près d’un quart des ménages, dans les Hautes-Alpes 47% des 133 ensembles serait, selon Damien Langlet, en catégorie F et G - en dessous de la moyenne nationale située en catégorie E. Ndlr -  sur une échelle allant de A (logement économe) à G (logement énergivore).

Une catégorisation effectuée à travers un diagnostic performance énergie (DPE) , obligatoire depuis 2011, et qui doit être communiqué dès la parution de l’annonce immobilière.

 

Diagnostic de Performance énergétique, mode d’emploi :

Le DPE renseigne sur la performance énergétique d'un logement ou d'un bâtiment, en évaluant sa consommation d'énergie et son impact en terme d'émission de gaz à effet de serre. Il s'inscrit dans le cadre de la politique énergétique définie au niveau européen afin de réduire la consommation d'énergie des bâtiments et de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Le diagnostic comprend également des recommandations qui permettent à l'acquéreur, au propriétaire, au bailleur ou au locataire, de connaître les mesures les plus efficaces pour économiser de l'énergie : il s'agit de conseils de bon usage et de bonne gestion du bâtiment et de ses équipements, ainsi que de recommandations de travaux. Ces travaux conseillés ne sont pas obligatoires : le DPE a pour objectif d'inciter à améliorer la performance énergétique du bâtiment, pas d'obliger à la réalisation de travaux.

 

 

 

Un problème thermique plus global dans le département : « 47% des logements sociaux des Hautes-Alpes sont en dessous de la moyenne nationale »

 

Damien Langlet dénonce un problème global. « Contrairement à ce qu’on veut bien dire, nous avons un problème thermique au sein de l’OPH dans le territoire, et les chiffres parlent d’eux-mêmes, sur 133 groupes expertisés par le DPE, 13% sont classés en catégorie G, 34% en F. » Ainsi « 47% des logements sociaux des Hautes-Alpes sont en dessous de la moyenne nationale. » Dans le détail, 28% sont en classe E, 15% en D et 10% B et C.

 

« Les conseillers départementaux doivent prendre le dossier en main »

Une situation qui a poussé Damien Langlet, également président de la CLCV des Alpes du Sud (association de défense des consommateurs), de ne pas voter le budget prévisionnel 2016. « Ce n’était pas assez selon moi ». S’appuyant sur les déclarations de la présidente de l’OPH et conseillère départementale, Carole Chauvet, sur Alpes 1, Damien Langlet estime que 2 millions d’euros par an pour la réhabilitation du logement locatif n’est pas suffisant. « Nous aurions dû aller au-delà, 5 millions d’euros par an me semble plus approprié (…) on ne peut moralement pas laisser des locataires passer la moitié de leur revenu dans le chauffage et les élus départementaux doivent prendre leurs responsabilités car ils sont représentés au sein de l’OPH et faire de ce dossier une priorité. »

Alors 5 millions d’euros par an, est-ce financièrement envisageable ? Selon nos informations, les finances de l’OPH sont saines, et permettent d’avoir un résultat comptable excédant sur l’exercice d’environ 24 millions d’euros. « Ce n’est pas de l’argent en trop qui dort, il est placé sur un compte qui travaille, et il est nécessaire pour l’office d’avoir une réserve, », nous explique une source, « mais au vue de ce résultat, on pourrait en effet aller plus loin, sans mettre à mal les finances de l’office » précise encore cette source.

 

« Nous le prenons en compte depuis de nombreuses années »

La présidente de l’OPH 05, également conseillère départementale, Carole Chauvet, répond aux accusations de Damien Langlet, chiffres à l’appui. En 2014, 13 millions d’euros de rénovation ont été effectués, dont deux millions sur le thermique. En 2015, même enveloppe de rénovation et 2,5 millions sur le thermique. « De plus, nous avons effectué des réhabilitations totales de bâtiment, l’une pour 8 millions d’euros, l’autre pour 7. Nous sommes loin des 2 millions avancés par Damien Langlet », explique-t-elle su Alpes 1. L’OPH ambitionne également de réhabiliter l’ensemble du patrimoine qui a une moyenne d’âge de 35 ans, « nous le prenons en compte depuis de nombreuses années ».

 

La réponse de Carole Chauvet sur Alpes 1 :