- Hautes-Alpes -
Deux hypothèses intéressent les enquêteurs désormais, après l’agression des trois mineures et une mère de famille ce mardi matin, dans la village vacances VVF de Lagrand : la piste psychiatrique, ou bien la piste idéologique. L’agresseur présumé, un homme de 37 ans, sera présenté ce jeudi matin à un juge d’instruction du pôle criminel de Grenoble, actuellement poursuivi pour tentative de meurtre et tentative de meurtre aggravé. Dans l’état actuel de la procédure, cet homme risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Quel mobile ?
Difficile de comprendre exactement ce qui s’est passé dans la tête de cet homme de 37 ans. Mardi, vers 9h40, il poignarde les quatre femmes en train de petit-déjeuner, sur la terrasse voisine : trois filles de 13 ans et demi, 12 ans et 8 ans et demi, et puis la mère de famille. Des coups portés dans le thorax de chacune. Elles sont désormais hors de danger.
Un acte qui se présente comme un coup de sang. Les deux familles entretenaient de bonnes relations. L’homme n’aurait d’ailleurs prononcé aucun mot durant son agression, à tel point que le père de famille, à l’intérieur de la résidence, n’a rien entendu. C’est en sortant, en voyant les victimes, qu’il croise l’agresseur. Ce-dernier aurait alors dit, en se touchant les parties génitales : « Tu n’aurais jamais dû faire ça devant ma femme ».
L’homme est interpellé rapidement. Sera retrouvé dans son véhicule deux couteaux pliables, avec une lame de 12 cm. Un même couteau sera également retrouvé dans sa location de vacances. Par contre, ce mercredi, lors de la perquisition à son domicile de Limay dans les Yvelines, les enquêteurs n’auraient rien trouvé de probant.
Santé, religion... qui est-il ?
Concernant cet homme, il s’agit d’un marocain arrivé en France en 97, marié au Maroc en 2007, avec une femme qui l’a rejoint en 2011. Elle attend leur 3ème enfant. Ces derniers mois, selon le Parquet de Gap, sa situation financière se serait dégradée, suite à des déboires professionnels. Sa santé semble aussi incertaine. Bien que l’analyse psychiatrique n’ai rien donné lors de sa garde à vue, il aurait affirmé souffrir de dépression, voire de schizophrénie. Sa famille qui aurait confirmé que cet homme était suivi par un psychiatre depuis plusieurs années. C’est évidemment l’une des pistes que les enquêteurs privilégient.
Sa garde à vue a été prolongée de 24h ce mercredi. Selon Raphaël Balland, le procureur, lors des questions sur les faits, l’homme répondrait en indiquant qu’il préfère garder le silence. Cependant, il a évoqué, à plusieurs reprises lors des auditions, avoir des remords. Depuis son interpellation, il dit ne pas se souvenir de l’agression.
Il y en a une deuxième, c’est celle de la radicalisation religieuse. Le procureur de la République de Gap l’a rappelé ce mercredi soir : rien ne laisse présagé cela à ce stade de l’enquête. Cet homme est de confession musulmane, mais pratique modérément selon plusieurs témoignages, qu’il faut encore confirmer. Un fait, laisse cependant planer le doute. Lorsque les gendarmes ont voulu prendre ses empreintes, l’homme s’est emporté. Il a alors crié « Allah Akbar », « Dieu est le plus grand ».