Hautes-Alpes : les jeunes socialistes opposés à la légalisation du cannabis

SOCIÉTÉ / Le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement a appelé à l'ouverture d'un débat sur la lutte contre le cannabis, estimant que « la situation actuelle ne marche pas ». Une proposition aussitôt balayée par les jeunes socialistes des Hautes-Alpes.

 

- Hautes-Alpes -

La gauche va-t-elle mettre fin à la guerre contre le cannabis ? Cette semaine, le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen,  a appelé à l’ouverture d’un débat « sur la fin de la prohibition » . « La situation actuelle ne marche pas » et « on doit bouger », a-t-il déclaré sur BFMTV, « le cannabis est une très mauvaise chose pour la santé publique, en particulier chez les jeunes. Mais la prohibition n'amène pas une diminution de la consommation », explique-t-il.

 

« La légalisation du cannabis n'est pas une solution »

La légalisation du cannabis, sujet de débat chronique au sein de la gauche, à laquelle s’oppose Rémi Roux, Animateur Fédéral des Jeunes Socialistes Hautes-Alpes et conseiller municipal de l’Argentière-la-Bessée.

Reconnaissant avoir été favorable à la fin de la prohibition sur le cannabis, il constate aujourd’hui que  « les dégâts du principe actif du cannabis le THC sur la santé en favorisant l'accession à cette substance, causerait des maux bien plus graves sur la santé publique que ceux qu'on connaît actuellement ».

 

En France, 42 % des adolescents de 17 ans ont déjà fumé du cannabis au moins une fois.

Des chiffres rendus publics par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), en 2014, alors que selon Rémi Roux, « la France est le pays européen le plus répressif sur la consommation et la détention de cannabis ». Légaliser, une solution de facilité pour l’élu. « Pour les partisans de la légalisation, elle ferait baisser la consommation, las le problème est bien plus complexe ».

Plus complexe, car selon l’élu « aucun mécanisme formel ne tend à montrer que la légalisation du cannabis entraînerait une baisse de sa consommation, il est même fort à parier que sa légalisation générera une brutale augmentation de sa demande comme n'importe quel autre bien de consommation courant ».  Une position partagée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui affirme de son côté que la légalisation ne permettra pas de « réduire la consommation des jeunes de ce produit mauvais pour leur santé ».

 

« Ce n'est pas en cédant face à un interdit qu'on élimine le problème ». R.Roux

 

« Le phénomène d’addiction (…) signe d’un malaise d’une société en déshérence ».

S’appuyant sur autre étude de l'Inserm (41 % des jeunes de 17 ans qui déclarent avoir déjà pris des médicaments psychotropes), Rémi Roux constate que les différents phénomènes d’addiction ne sont qu’un nouveau signal d’ « une jeunesse qui ne trouve pas sa place dans la société », mais un « signe inquiétant d'un malaise et d'un problème de santé public plus large que le seul débat du cannabis ».

Concluant son opposition morale à la légalisation du cannabis par une demande de plus de « prévention, d'information, et surtout l'écoute de nos jeunes peut changer durablement et de manière significative les comportements en la matière sans toutefois y venir à bout définitivement ».