Hautes-Alpes : Chambon, "Les réalités échappent aux pouvoirs publics"

ÉCONOMIE / Philippe Raybaudi, co-porte parole du collectif du Chambon était l'invité d'Alex Cam et Cyrielle Michard dans Au Bout de l'Actu.

 

-Hautes-Alpes-

« Les gens de la montagne sont respectueux des institutions » : voilà pourquoi la grogne du collectif du Chambon ne s’installe pas dans les rues, voilà pourquoi le désespoir de ces socioprofessionnels qui ont perdu entre 50 et 90 % de leur chiffre d’affaires depuis avril dernier ne résonne pas comme un coup de colère.

Depuis avril 2015, mois de fermeture du Tunnel du Chambon suite à un mouvement géologique, ils essuient des déconvenues et désillusions, notamment la voie de secours qui est totalement dégradée après seulement trois mois de service. « Les réalités échappent aux pouvoirs publics, la vision des élus ne se limite qu’au temps de leurs mandats », explique sur Alpes 1 Philippe Raybaudi. Le porte-parole du collectif du Chambon était l’invité d’Au Bout de l’Actu ce lundi soir. Aujourd’hui, il regrette que seul le département des Hautes-Alpes ait été reconnu en état de catastrophe naturelle, et non celui de l’Isère. « Mais malgré cet état, seule une compagnie d’assurance a indemnisé les sinistrés. L’État doit intervenir », poursuit-il. Aujourd’hui, certains habitants de la Vallée sont partis, d’autres entreprises ont quant à elles déjà dû mettre la clé sous la porte.

Le Collectif demande aujourd’hui non pas « un tunnel de rapiéçage » comme il qualifie le tunnel de shunt qui doit être terminé d’ici décembre, mais « une vision à long terme, un rétroplanning où l’on engagerait plus d’argent public mais mieux ». Le collectif veut éviter le gaspillage financier « à l’image de la voie de secours où 7 millions d’euros ont été investis ». Et une demande qui reste, semble-t-il, lettre morte : créer des groupes de travail « pour avancer plus vite et mieux ».

 

Philippe Raybaudi, co-porte parole du collectif du Chambon.