- Hautes-Alpes -
François Hollande et Manuel Valls accusés de mener la France « dans l’impasse » et un projet de réforme du Code du Travail qui ne passe pas, voilà en substance le contenu de la tribune publiée dans Le Monde, cosignée par une vingtaine d’élus et intellectuels de gauche, portée par Martine Aubry et rejoints notamment par Daniel Cohn-Bendit. Mais certains, ce vendredi matin, ne se reconnaissent pas dans cette démarche, dont Christophe Pierrel, chef de cabinet adjoint à la Présidence et Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes.
« On m'avait proposé de la signer et j'avais refusé »
Souvent prompte à la critique, la députée PS des Hautes-Alpes Karine Berger aurait pu faire partie des cosignataires de cette tribune. Elle qui déclarait sur Alpes 1 ne pas être prête à voter, en l’état, le projet de loi de la Ministre du Travail, Myriam El Khomri, elle a même été approchée pour se joindre au mouvement de fronde. « On m'avait proposé de la signer et j'avais refusé. »
Pour l’élue, qui se dit « très préoccupée par beaucoup de décisions récentes de l'exécutif (…) La gauche a besoin de discuter, mais je ne vois pas ce que cela apporte de faire une pleine page du Monde pour dire que tout va mal. »
Ajoutant, « quand je suis en désaccord, je le dis au sein du PS et je fais des amendements, voire je vote contre des textes gouvernementaux (comme la Loi Macron). C'est, je crois, la position la plus claire pour les gens qui m'ont élue. »
« Jamais le modèle social français n'a été remis en cause par François Hollande »
À contre-courant de la tribune de Martine Aubry et des critiques mesurées de Karine Berger, on trouve un élan de soutien au Président de la République dans une tribune intitulée « Chers camarades, maintenant ça suffit ! » et co-signée par Christophe Pierrel, le fidèle chef de cabinet adjoint au Président et co-fondateur de Debout le Gauche, mais aussi par Cécile Muschotti, secrétaire fédérale à la coordination du PS du Var et co-fondatrice de Debout la Gauche, Nicolas Sfez, secrétaire national adjoint aux institutions du PS, Marion Canales, adjointe au maire de Clermont-Ferrand, Gaël Le Saout, conseillère régional de Bretagne, conseillère municipale déléguée de Lorient et Pierre Jouvet, président de Porte de Drôme Ardèche, conseiller départemental de la Drôme.
Des représentants et élus du PS qui dénoncent des postures de « dénigrement » et de « défenseurs d’une vision gauche » monolithiques à leur « propre vision des choses.»
« La gauche a-t-elle porté le progrès social ? Oui ! »
Une défense fondée sur un passif signé Nicolas Sarkozy et sur un catalogue de mesures, sous forme de bilan pré-présidentiel de 2017, que porte la jeune classe politique, soutien de François Hollande, qui loin de la France se voit offrir l’opportunité d’intervenir indirectement dans un débat où il a tout intérêt à rester à l’écart, en laissant prendre les coups à son Premier Ministre et à son gouvernement.
« Le retour de la retraite à 60 ans pour les carrières longues, la mise en œuvre du compte personnel d’activité, la pérennisation du régime d’indemnisation des intermittents du spectacle, le tiers payant, la généralisation de la complémentaire santé pour tous les salariés, l'augmentation du plafond de la CMU-C, l'augmentation du RSA de 10%, la prime d’activité, les 500.000 emplois d’avenir, les 60.000 embauches dans l’Education Nationale, la garantie jeunes… » sont autant d’arguments que défend Christophe Pierrel dans cette tribune.
Appelant plus loin ceux qui savent se faire « entendre dans les médias » à mettre leur énergie « à dénoncer les agissements de la droite, les affaires qui s’accumulent, leurs propositions qui menaceraient l’avenir de la France. » Souhaitant également « voir le débat s’animer sur le terrain, pour lutter contre les idées du Front National qui s'enkystent dans les consciences.»
Christophe Pierrel en appelle, enfin, à ne pas devenir « des pompiers pyromanes » alors que le gouvernement lui- même n'a pas achevé son projet sur la loi du travail. Il y a à venir « un travail d'analyse et d'amendements du Parlement. Alors camarades, discutons sur des réalités (…) C'est un débat parlementaire serein qui fera évoluer les choses et non pas des invectives sur la place publique (…) Vos façons de faire ne sont utiles qu’à une chose : jeter encore plus le discrédit sur la classe politique et préparer notre défaite… et les seuls gagnants seront toujours et encore les populistes de tous bords. »