- Hautes-Alpes -
« On ne veut pas plus d’aides, pas plus de subventions… on demande simplement de vendre juste face aux coûts de production » : voilà le premier message qu’ont tenu à faire passer au préfet, Philippe Court, les représentants de la FDSEA et des JA dans les Hautes-Alpes, hier soir. Toutes les filières agricoles du département se sont exprimées à tour de rôle, filière bovine lait et viande, filières arboricole, porcine ou encore ovine. Un message qui rejoint celui décliné au niveau national depuis plusieurs jours. Avec une demande qui se fait pressante au niveau local : l’organisation de la filière lait, « pour redonner la parole aux agriculteurs dans les coopératives. Des coopératives devenues aujourd’hui de grosses machines industrielles et commerciales déconnectées de la réalité des zones de montagne », explique sur Alpes 1 Bruno André, porte parole de la FDSEA 05. Il faudra alors un arbitrage fort de l’État pour peser face aux grands groupes.
Le loup fait toujours trembler
Aucune
mobilisation ne s’est déroulée ce mardi, « on laisse le temps au préfet de
prendre la température du département », poursuit Bruno André. Et parmi les dossiers qui pourraient faire monter le
mercure et la pression : le loup. Même si la profession avait obtenu une
avancée après la ferme de la colère en septembre dernier, celle de placer les
Hautes-Alpes en cercle 1 avec une facilitation des accords de tirs de défense,
la demande de prélever des canidés en action de chasse reste lettre morte. La
profession a rappelé également au nouveau préfet l’un des engagements pris il y
a quelques mois : celui de faire venir la Ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, dans le
département. « Et cela avant la saison de mise à l’herbe, car en cas
d’attaques, le ton pourrait redevenir virulent ».
La gestion de l'eau porte certains agriculteurs à ébullition
Philippe
Court a également pu prendre la température d’un autre sujet, qui met certains
exploitants en ébullition : la gestion de l’eau dans le bassin versant
dans le Buëch. Un bassin placé en débit réservé. Si l’été dernier a été clément
avec des précipitations, les professionnels craignent qu’en cas de forte
sécheresse, les restrictions ne soient trop fortes pour permettre d’irriguer
correctement les cultures. Un projet est en cours de réflexion : pomper la
Durance vers le Buëch vers la retenue d’eau de Lazer. Une idée saluée par les
agriculteurs, qui demandent cependant que les investissements soient
« raisonnables » pour sa mise en place, afin que le tarif
d’irrigation n’asphyxie pas leur budget.
La PAC versée malgré les anomalies
Il a été également question de finances, par le biais de la PAC. La politique agricole commune, et ses 1.400 dossiers revenus avec des anomalies cette année. Si la DDT a formé plusieurs équipes afin d’effectuer les contrôles auprès des exploitations, les agents ne peuvent traiter qu’entre 4 et 8 dossiers par jour dans le meilleur des cas. Il faudrait donc 9 mois pour contrôler la totalité des anomalies. Les syndicats ont reçu l’assurance que le solde de la PAC serait tout de même versé en juin auprès des exploitants sous le coup d’une anomalie.