Hautes-Alpes : le Conseil départemental établit ses priorités d'investissements

POLITIQUE / L’enveloppe d’investissements atteindra 35 millions d’euros, dont 18 millions en autofinancement. Le recours à l’emprunt sera de 15 millions d’euros, pour ne pas aggraver une dette qui atteindra 191 millions d’euros.


- Hautes-Alpes –


Avec moins d’argent, il faut faire mieux. C’est le message, à l’unisson ce mardi, au sein du Conseil départemental des Hautes-Alpes à Gap, où s’est tenu le débat d’orientations budgétaires 2016. L’enveloppe d’investissements atteindra 35 millions d’euros, dont 18 millions en autofinancement. Le recours à l’emprunt sera de 15 millions d’euros, pour ne pas aggraver une dette qui atteindra 191 millions d’euros. Face à cela, les impôts n’augmenteront pas, mais les dépenses sociales obligatoires oui. L’aide personnalisée à l’autonomie atteindra 10 millions d’euros, le RSA coutera 13 millions au département.


Un débat qui a débuté peu après 9h30, avec un hommage. Une minute de silence a été respectée, en mémoire aux victimes des attentats de Paris le 13 novembre dernier. La Marseillaise a, ensuite, été reprise en cœur par les élus. Et puis la politique a repris ses droits. Priorité numéro une, faire baisser les coûts de fonctionnement de 2 à 3%, alors que la masse salariale représentera 40,8 millions d’euros en 2016. « Le département va devoir diminuer ses dépenses de fonctionnement, pour pouvoir conserver son autofinancement et maintenir son investissement. C’est un beau challenge », a salué l’opposition de gauche, représentée par le conseiller départemental et maire de Briançon, Gérard Fromm.


Les routes restent prioritaires


Des économies nécessaires et des investissements limités. 13 millions d’euros iront tout de même sur les routes. « On va lancer directement cette étude, sur l’ensemble de cet itinéraire. On a évalué le montant à environ 600.000 euros », indique Jean-Marie Bernard, le président du Conseil départemental, concernant les besoins en travaux sur la RD 1091, fermée depuis le 10 avril suite à l’effondrement de la voûte du Tunnel du Chambon. Mais c’est aussi la Rocade de Gap et les RD 1075 et 1091 qui seront cofinancées.

Les collèges également avec 1,3 millions d’euros par an et des projets de travaux importants à Saint-Bonnet, Veynes et Laragne-Montéglin. Le haut-débit Internet continuera son déploiement. « On va continuer à contribuer à hauteur d’1,7 millions d’euros par an. Au-delà de la portée économique de cet engagement, il s’agit aussi d’améliorer l’accessibilité de nos services publics et de rapprocher l’action publique départementale de nos citoyens », affirme Jean-Marie Bernard.


Les Archives départementales sur la touche


Autre projets, Polyaéro à Tallard, une Maison des solidarités à Embrun, des projets qui seront financés par le département, uniquement s’il s’agit d’un cofinancement. C’est d’ailleurs ce qui pose problème actuellement pour le grand projet des nouvelles Archives départementales. « Ce projet, qui est évalué à environ 18 millions d’euros, ne peut avancer que quand on aura trouvé des sources de financement complémentaires. » Un projet mis en attente.

Dans ce contexte de budget serré, mais aussi de tensions terroristes et de montée du Front National dans les sondages, Gérard Fromm, dans l’opposition de Gauche, a tenu à défendre un domaine. « L’accès à la connaissance, à la culture sont les moyens indispensables pour élever les esprits, favoriser l’analyse, le débat et pour tirer notre humanité vers le haut. Je vous en conjure monsieur le président, ne touchez pas à la culture. » Les élus, à l’unanimité, ont décidé ne pas toucher à ce budget.


Et avec la Loi NOTRe ?


Un budget 2016 qui sera soumis au vote en janvier, et qui pourrait bien se modifier, au rythme de la loi NOTRe. « 2016 sera effectivement une année importante. Une année de transition. Nous allons devoir nous organiser », prévient ainsi Patrick Ricou, vice-président en charge des finances départementales. Il a appelé les élus à être vigilant et à bien négocier avec le prochain exécutif régional, pour défendre les compétences qui imposent une certaine proximité d’actions : le tourisme, le développement économique, voire les transports scolaires.