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-Hautes-Alpes-
Après plus de cinq ans passés à la tête des Diables Rouges de Briançon, période durant laquelle le club de la cité Vauban aura remporté deux Coupes de France, une Coupe de la Ligue et un titre de Champion de France, Luc Rougny a décidé de quitter la présidence de la SASP. Il nous explique ses raisons et revient sur ces cinq années riches en émotions.
Pourquoi avez-vous pris la décision de quitter la présidence des Diables Rouges ?
C'est une décision mûrement réfléchie, que j'avais dans la tête depuis quelques mois. Être président d'un club comme Briançon, c'est très énergivore, en plus de prendre beaucoup de temps. Un temps que l'on donne comme bénévole. J'ai un travail, une famille et un peu moins d'énergie que lors de ma prise de fonction.
J'ai toujours dit très clairement que le moment venu, si quelqu'un de motivé se proposait pour prendre la direction, je lui céderais la place. Nous y sommes, au bout de cinq ans et demi de présidence et de coprésidence avec Sébastien Sode d'abord, puis Guillaume Lebigot ensuite. Je pense qu'il est temps pour moi de tourner la page.
Le départ de Sébastien Sode l'hiver dernier a-t-il pesé dans votre décision ?
Aucunement.
Il y a cinq ans et demi, ce club a été repris par des actionnaires privés qui ont mis toute leur énergie dans cette initiative. Nous étions soutenus par Sébastien Sode, qui a émis le souhait de s'en aller l'année dernière au mois de janvier. Guillaume Lebigot est arrivé et nous avons eu 9 mois pour préparer et construire ensemble la saison 2015/2016, tant sur le plan commercial qu'au niveau sportif et organisationnel.
Il faut savoir que l'essentiel du travail d'un dirigeant de club de hockey s'effectue entre la fin de la Ligue Magnus et le début de la saison suivante. En ce qui nous concerne, Guillaume et moi, nous avons fait 80 à 90% du travail pour l'exercice à venir.
Ce qui demeure à faire maintenant et qui est le plus important, c'est le sportif qui va s'en charger. Viktor Szelig, Patric (Wener et les joueurs vont essayer de faire du mieux possible, pour obtenir les meilleurs résultats cette saison.
J’ai mis toute mon énergie, tout mon coeur
Bien sûr, un dirigeant doit toujours suivre l'évolution du club tout au long de l'année, suivre ses partenaires et accueillir ses supporters, mais rendu en septembre le gros de notre mission est fait. Je pense très honnêtement que pour le bien du club il est préférable que je parte maintenant plutôt qu'au mois d'avril, car c'est là que la charge de travail recommence vraiment pour nous les dirigeants.
Vous l'avez dit, cinq ans et demi à la tête du club. Briançon a remporté tous les titres majeurs du hockey français durant votre coprésidence avec Sébastien Sode. Aujourd'hui, êtes-vous satisfait de votre bilan de dirigeant ?
Je ne dirais pas que je pars avec le sentiment du devoir accompli, car je pense que ce serait prétentieux de ma part. Ce que je peux dire en revanche, c'est que j'ai mis toute mon énergie, tout mon cœur et toute mon âme et que j'ai offert tout ce que je pouvais offrir à ce club durant ces cinq années.
Je ne peux que remercier les staffs qui se sont succédés pendant cette période, parce que sans eux, les titres, nous ne les aurions pas eu.
J'ai beaucoup de respect pour le travail qu'ils ont accompli, beaucoup de respect aussi pour les joueurs qui ont travaillé fort pour obtenir ces titres, je ne vais pas citer de noms car ils sont trop nombreux pour cela.
Je remercie les actionnaires, parce que sans eux nous n'aurions pas repris ce club qui, je vous le rappelle, était à l'époque quasiment à la dérive en 3ème division. Le succès que nous avons eu, nous le leur devons également, car ils ont mis leur argent et leur énergie au service du club.
Je n'oublie pas non plus le rôle important des collectivités publiques, que ce soit la commune de Briançon avec Gérard Fromm et Eric Peythieu, la communauté de communes et Alain Fardella, notre député Joël Giraud qui nous a beaucoup aidé à la région et bien sûr Jean-Yves Dusserre, à qui je rends hommage et qui nous a soutenu en tant que Président du Conseil général, ainsi que Jean-Michel Arnaud son premier vice-président.
Je ne peux évidemment pas citer tout le monde ici mais je pense aussi à Alain Bayrou qui fut à l’initiative de la relance du hockey du haut-niveau à Briançon, il y a une quinzaine d’années. À nos partenaires privés qui ont cru en nous, à tous les fidèles supporters des Diables Rouges, les salariés du club et pour finir aux vrais bénévoles, ceux qui sont là tout au long de l'année et qui nous aident !
Je pars rassuré
Y-a-t'il un souvenir particulier que vous allez conserver de ces cinq années ? Un instant qui restera gravé ?
J'en ai même deux ! Les deux plus beaux souvenirs pour moi sont la victoire en Coupe de la Ligue à Méribel en 2012 parce que c'était une patinoire maudite* pour nous et aller gagner là-haut c'était énorme ! Et puis bien entendu l'apothéose avec le titre de champion de France en 2014 ici devant notre public.
*Les Diables Rouges de Briançon se sont inclinés à trois reprises en prolongation en finale de Coupe de la Ligue à Méribel entre 2008 et 2011 avant de remporter l'édition 2012 face aux Pingouins de Morzine-Avoriaz 4 buts à 1.
A contrario, un souvenir que vous n'aimeriez pas revivre ?
Oh il y en a plusieurs mais j'en ai tellement de bons que je n'ai pas envie d'évoquer les mauvais aujourd'hui . Je me suis d'ailleurs suffisamment exprimé sur le sujet ces derniers temps dans la presse. Aujourd'hui je ne veux rester que sur du positif.
Je précise aussi que je ne pars pas du club, je reste actionnaire de celui-ci et sponsor à travers les entreprises que je représente localement. Je conserve aussi mon siège au conseil d'administration et si Guillaume Lebigot a besoin il sait qu'il peut compter sur moi, moins qu'avant c'est certain, mais je serai là quand même.
Surtout je veux dire que je pars rassuré parce que je pense que Guillaume Lebigot est la bonne personne. C'est quelqu'un qui a envie de le faire, il est extrêmement énergique et c'est un gérant d'entreprise qui fait quotidiennement ses preuves, je sais que le club est entre de bonnes mains !
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Dernière question, on vous croisera à René Froger comme supporter désormais ?
Oui et toujours derrière mon plexiglas, derrière la cage ! Je regarderai le match avec plaisir et je serai bien entendu le premier supporter des Diables Rouges.