Hautes-Alpes : les témoins s'expriment au procès du double meurtre du Sautet

JUSTICE / « Amar m’a dit qu’il devait beaucoup d’argent ce soir-là. Il parlait d’une somme de 8.000 euros ».

Hautes-Alpes - 1er jour d’audience pour le procès du double meurtre du Lac du Sautet. À la barre, deux Haut-Alpins : Bernard Blanc, 62 ans et Laurent Tedeschi, 34 ans. Le premier est accusé de meurtre, le second de recel de cadavres. Les victimes, Najoua Nemri, 28 ans et Amar Zidi, 33 ans ont été exécutés de plusieurs balles en décembre 2011. Leurs corps ne seront retrouvés que près d’un mois plus tard, dans une voiture immergée dans le lac du Sautet.

Ce lundi, les premiers témoins se sont succédés à la barre. Des témoins qui ont vu les deux victimes, quelques heures avant leurs morts. Le 13 décembre 2011, Najoua Nemri et Amar Zidi passent leur soirée au Méridional à Gap. Une soirée entre alcool et cocaïne, comme l’explique l’un des témoins, Amor. C’est lui qui a passé le début de soirée avec les deux victimes, avant de se faire raccompagner. « J’ai mangé avec eux. Ils étaient un peu gais », se souvient-il. Au moment de leur mort, Najoua avait un taux d’alcool de plus de 2 grammes, et Amar de 1,75 gramme.


« Amar devait 8.000 euros »

 

« Amar m’a dit qu’il devait beaucoup d’argent ce soir-là. Il parlait d’une somme de 8.000 euros ». Pourtant une autre témoin, la gérante du bar où s’étaient rendues les deux amis, explique qu’ils ne paraissaient pas préoccupés quand ils sont partis, peu avant 23 h, au volant d’une Clio blanche. Voiture qui sera retrouvée le mois suivant, immergée dans le lac du Sautet. Dans le box, Bernard Blanc, un proche du milieu marseillais, fuit le regard de l’audience, la salle est comble et la Cour et ses neuf jurés. Assis, il n’exprime aucun sentiment, se cachant derrière sa longue barbe blanche.


« Tu as vécu pendant huit mois comme d’habitude, continue comme cela »


L’un des témoignages qui est particulièrement attendu, c’est celui de Virginie… cette femme de 33 ans, qui affirme avoir vu entrer les deux victimes dans cette ferme de Saint-Julien-en-Champsaur, puis avoir entendu par la suite plusieurs coups de feu. Cette femme qui aurait reçu, en avril 2012, un appel de Bernard Blanc lui disant « tu as vécu pendant huit mois comme d’habitude, continue comme d’habitude »