Hautes-Alpes / Isère : un chantier titanesque pour sécuriser le tunnel du Chambon

ROUTES / 1,5 millions d’euros pour créer un coffrage de 500 tonnes sous la voûte existante de 400 tonnes, fragilisée sur une vingtaine de mètres.


Hautes-Alpes - Un chantier titanesque est en cours, sous le tunnel du Chambon, fermé depuis le 10 avril dernier. Un coffrage de 500 tonnes va être construit et installé sous la voûte existante, pesant déjà 400 tonnes. Une voûte qui menace de s’effondrer. Un glissement de terrain, au-dessus du tunnel, a créé une faille d’une vingtaine de mètres. Depuis le 10 avril, la RD 1091 entre La Grave et Grenoble est fermée, provoquant de nombreuses inquiétudes chez les socio-professionnels de la Haute-Romanche.


Ce sont des chutes de blocs rocheux qui ont donné l’alerte le 10 avril dernier. Une faille est alors apparue sur la voûte du tunnel du Chambon. Très vite, la décision a été prise. Le Conseil départemental de l’Isère a ordonné la fermeture de la RD 1091. « Nous avions, dans un premier temps, imaginé des travaux de confortement, qui auraient été réalisés de nuit en mai et juin. Sachant que l’ouvrage bouge tous les jours et qu’il y a une évolution de presque un centimètre par jour, cette solution a dû être abandonnée », explique sur Alpes 1 Bernard Perazio, le vice-président en charge des routes côté Isère. « Nous nous trouvons aujourd’hui avec une troisième solution, qui consiste à recréer une voûte d’un minimum de 50 centimètres d’épaisseur, sur l’ensemble du tunnel ».

 

« C’est, un peu, une course contre-la-montre pour stopper l’évolution des déformations dans le tunnel. Et pour rendre très vite cet axe de circulation. »

Pour réaliser ce chantier, plusieurs entreprises sont contactées, dont la société lyonnaise Deluermoz, spécialiste des travaux d’urgence en souterrain. « Cela consiste en la réalisation d’une coque en béton armée, pour conforter la zone qui a subi des désordres importants. C’est une technique particulière, puisqu’on est obligé d’assembler un certain nombre de choses à l’extérieur, pour tout amener à l’intérieur du tunnel, afin de rester le moins longtemps possible dans la zone à risques », précise le chef des travaux chez Deluermoz Benoît Chalbos. Un site dangereux, où la sécurité des ouvriers est primordiale et prise en compte par Bernard Perazio, élu au département de l’Isère. « Tout est prévu, pour que les travaux se fassent d’une façon déportée. C’est un peu une course contre-la-montre, à la fois techniquement pour stopper l’évolution des déformations dans le tunnel. Deuxièmement, pour rendre très vite cet axe de circulation. »


La RD 1091 est le seul axe entre les Hautes-Alpes et l’Oisans, dans le nord du département. Des berges emmènent actuellement les salariés et scolaires, sur le lac du Chambon. Une solution temporaire, en attendant la réouverture de la route. « Le tunnel du Chambon est un ouvrage routier qui est dans l’Isère. On n'a pas la main mise sur cet affaire-là », regrette sur Alpes 1 Marcel Cannat, vice-président en charge des routes, au sein du Conseil départemental des Hautes-Alpes. « Ce que nous demandons, c’est que le planning du 10 juillet soit maintenu. On souhaite être associé régulièrement à l’état d’avancement des travaux. » Des élus, unanimes, qui demandent à l’État de mettre en place un pont flottant militaire, mais aussi de créer un itinéraire bis, via Bourg d’Oisans.


Un chantier exceptionnel financé par un fonds d’urgence pour 1,5 millions d’euros

Marcel Cannat qui assure que les tunnels des Hautes-Alpes sont sûrs et vérifiés chaque année. « Sur nos ouvrages, à notre connaissance, on ne rencontre pas ce genre de problème. Tous les ouvrages routiers, tous les tunnels supérieurs à trois mètres doivent faire l’objet de vérifications périodiques. C’est ce qui se passe dans les départements des Hautes-Alpes, comme dans tous les départements. » Le tunnel du Chambon est donc un événement exceptionnel, qui coûtera plus d’1,5 millions d’euros au département de l’Isère, qui puise dans son fonds exceptionnel prévu pour les incidents routiers.

Notez que plusieurs collectifs se sont créés depuis le 10 avril, des citoyens et socio-professionnels qui demandent une réouverture avant la saison estivale de la RD 1091, mais aussi une meilleure offre de transports alternatifs, durant le chantier.