Hautes-Alpes : le loup retrouvé mort à Arvieux a été empoisonné

ENVIRONNEMENT / La substance retrouvée dans l’estomac de l’animal est un produit somnifère et toxique, du chloralose

Hautes-Alpes - Un loup, retrouvé mort le 2 décembre dernier au bord de la route sur la commune d’Arvieux dans le Parc Naturel Régional (PNR) du Queyras (Hautes-Alpes), a été empoisonné révèle la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) Rhône-Alpes.

Les premières constatations, lors de l’autopsie, avaient indiqué que l’animal, un jeune mâle de 23 kilos et né dans le courant de l’année 2012, avait subi un violent traumatisme au niveau de la tête après une collision avec un véhicule. L’animal avait été découvert mort, par le service des routes du Conseil Général des Hautes-Alpes.

Après vérifications et analyses toxicologiques, le canidé a été empoisonné. La substance retrouvée dans l’estomac de l’animal est un produit somnifère et toxique, du chloralose, anciennement utilisé comme appât dans la lutte contre les taupes ou les rongeurs, indique la DREAL Rhône-Alpes. Le chloralose, une molécule chimique de synthèse, est interdite à la vente en France depuis 1997.

« L’intoxication peut expliquer une baisse de vigilance du loup, qui aurait facilité le choc avec le véhicule », explique à la radio Alpes 1 Denis Felix, chargé de la coordination interrégionale du Plan National Loup (PNL), au sein de la DREAL Rhône-Alpes. « Les analyses confirment que le chloralose présent dans l’estomac du loup est en quantité importante. Il ne s’agit pas d’une contamination relais, c’est-à-dire, une contamination après consommation d’une proie intoxiquée », poursuit M. Felix.

Conformément au Plan National Loup, la DREAL Rhône-Alpes annonce que le canidé mort à Arvieux est décompté du plafond, qui était de 24 loups pouvant être détruit pour la période 2013-2014. A ce jour, dix canidés ont été décomptés, dont trois par acte de braconnage dans les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et la Marne.

« Depuis 2013, il s’agit du 3ème cas avéré d'empoisonnement de loup en France », a dénoncé dans un communiqué CAP Loup, un collectif d'associations pour la protection du loup, en annonçant son intention de déposer plainte contre X.

« Le loup est une espèce protégée, sa destruction illégale est passible de 15000 euros d’amende et d’un an d'emprisonnement », rappelle le collectif. « Par sa politique des tirs, l’État donne le mauvais exemple et laisse croire que la destruction de loups serait une solution pour régler les difficultés de cohabitation pouvant exister entre le loup et les activités pastorales », ajoute-t-il.